Voile, voile, voile. Ce que je peux en dire!
h ! Je sens bien qu'il faut que je parvienne à en dire quelque chose... Non pas parce que le monde entier attend mon opinion, mais parce que c'est difficile, que ça suscite un déferlement de haine et de bêtises, que professionnellement j'y ai été confronté comme je l'explique dans un autre article.
J'ai ces derniers temps trouvé que la presse et les politiques en faisaient un peu trop sur ce chapitre.
Non pas , je le redis, qu'il soit sans intérêt, mais je m'agaçais de voir tous les autres problèmes graves totalement occultés par ce seul sujet. Un peu l'impression que les femmes voilées cachaient un peu plus que leur seule chevelure.
Résumer en quelques lignes ce que je pense n'est pas chose facile.
Je crois qu'il y a, un peu schématiquement, deux approches. L'approche individuelle, l'approche collective.
A titre individuel, l'humain a le droit de se positionner en fonction de son propre vécu, de ses convictions, de son ressenti, de sa capacité de tolérance, et d'exprimer comme il l'entend soutien ou opposition. Ceci bien sur en respectant l'autre... Et ce n'est pas toujours le cas. Donc, l'individu peut admettre le foulard dans l'espace public s'il juge qu'il ne porte pas atteinte à sa propre liberté ni à ses convictions personnelles. On me reconnaît le droit et la liberté de ne pas croire, je reconnais à autrui le droit de croire et d'exprimer sa croyance. Pourquoi pas.
Mais quand on touche au collectif, il en va tout autrement. La société, pour ne pas exploser doit être régie par des règles, des lois, dont l'objectif premier est de permettre le vivre ensemble sans confrontation. Et là, on ne peut plus être dans la tolérance. La loi ne peut pas être tolérante... Elle édicte des règles qui s'adressent à tous, sans exception, et qui ne peuvent être contestées par personne sous quelque prétexte que ce soit.
Mon propos n'est pas ici de disserter sur la loi de 1905, ce qu'elle permet ou impose, d'autres l'ont fait tellement mieux que moi.
Je me contente de dire que j'attends que le législateur permette une société apaisée en ne permettant pas les attitudes ou les discours qui visent à nous déstabiliser.
Pour en revenir au voile, donc, on pourrait ne pas être choqué personnellement par sa présence dans notre paysage, mais ne pas l'accepter au prétexte qu'il peut gêner, indigner, irriter de nombreuses personnes .
Il faut bien admettre que c'est la paix civile qui se trouve ici menacée. Pourquoi dis-je cela ? Parce que, le problème du voile ne peut pas être assimilé à d'autres formes d'expression d'une identité ou d'une protestation, ou d'une position. Qu'on le veuille ou non, il est rattaché à l'islam... Aïe, le mot est lâché. Et bien oui. N'attendez pas que je me lance dans une longue et sans doute fastidieuse analyse, mais, au-delà de la femme qui le porte, c'est bien d'islam dont il est question. On pourrait en effet admettre que nous soyons en présence, à travers ce morceau de tissu, de l'expression d'une volonté de liberté, d'émancipation, de résistance aux diktats misogynes et machistes. Mais il n'en est rien. J'en reviens à mon article cité plus haut pour dire que le port de ce voile est bien synonyme de soumission.
Mais, hélas, cela va plus loin. Nous somme souvent en présence de groupes, certes minoritaires liés aux « frères musulmans », ou salafistes, dont l’objectif est assurément de mettre à mal la laïcité et de dénoncer dans la foulée « l'islamophobie » de ceux qui s'opposent ou critiquent. Vous noterez en plus que d'islamophobie, on glisse très vite à racisme !
Quelle que soit donc l'analyse que l'on peut faire, on se trouve en présence d'une tentative de déstabilisation de la structure politique de notre société ou en présence d'une entreprise qui in fine rabaisse et soumet la femme au prétexte de la religiosité. Dans tous les cas, nous avons tout à y perdre.
Voila pourquoi, au lieu de laisser le débat dans les mains de quelques excités qui n'en font rien d'autre qu'un outil de propagande, il convient que la société dans son ensemble, politique, associations, citoyens, se saisisse du problème et prenne position.
On pourrait prendre des mesures d'urgence, mais qui montreraient la détermination à ne pas laisser notre société s'effondrer.
Les accompagnatrices, par exemple, et puisque le débat a été lancé à propos de l'une d'entre elle, devraient être considérées comme auxiliaires de service public et à ce titre, être contraintes à la même neutralité que les enseignants qu'elles accompagnent.
Cette interdiction devrait également porter, et ce quelle que soit la religion dont se réclame la personne impliquée, sur toute tenue et signe religieux.
Je sens bien que pareilles mesures seraient contestées et sans doute combattues par de nombreux groupes religieux, mais je crois que nous avons hélas à faire un choix.
Laisser faire au nom de la nécessaire liberté d'expression, ou considérer que les religions, et l'islam n'est pas en reste, cherchant par leur prosélytisme à ré envahir des pans entiers du champ public conduisant immanquablement à des tensions peuvent nous plonger dans une nouvelle « guerre » de religions.