Notre dame des landes... ça vole bas!
A propos de l'aéroport de Notre Dame des landes, JM Ayrault déclarait le 9 mai 2012 : "On ne demande pas à ceux qui sont opposés au projet de se rallier ... Mais on peut très bien avoir des désaccords et les traiter de façon humaine, responsable et respectueuse des gens."
Cette déclaration et la manière dont les autorités gèrent la situation aujourd'hui me posent un grave problème. Je ne parlerai pas du fond du débat, mais de la forme que lui a donné ce gouvernement. Que l’on considère en premier lieu que c’est l’actuel premier ministre qui a lancé ce projet, que c’est lui qui aujourd’hui envoie ses hordes sur armées contre les manifestants. Cette tournure autoritaire des événements est le signe d’une vraie rupture entre le pouvoir actuel et le peuple. Aux prises avec ses difficultés de gestion, aux atermoiements, hésitations, contradictions de certains de ces membres et principalement du premier d’entre eux, ce gouvernement qui s’obstine pour un projet insensé utilise la répression comme outil de persuasion.
Ce qui interroge, c’est le silence des médias. Sous l’ère Sarkozy, une telle intervention, aussi violente, aurait soulevé un tollé général. Ici, rien ou presque. Il n’y a rien à montrer, rien à dire. Ce gouvernement se sépare de ceux qui l’ont élu. Il devient un adversaire. Maître de quasi tous les rouages du pouvoir, il en use et abuse. L’usage de la force est indigne. Cette blessure qu’il nous inflige ne se refermera plus, elle va entacher toutes les actions futures de ce gouvernement. Le premier ministre a beau parler de démocratie, de volonté de dialogue, de respect des avis contraires, ses actes démentent cette posture. Après seulement quelques mois, le président normal devient un président violent. Il met en œuvre une riposte démesurée à des manifestations pacifiques, il s’entête dans un projet sans fondements économiques. A une époque où se pose de manière aiguë le problème de l’avenir de la planète, s’acharner ainsi pour ajouter un aéroport n’a pas de sens.
Il me semblait qu’il y avait d’autres difficultés à résoudre en priorité. Une économie en berne, le chômage qui ne cesse d’augmenter, le pouvoir d’achat qui se dégrade, des retraités qui se révoltent et j’en passe ! Au lieu de s’attaquer avec énergie à ces « vrais » problèmes, il vaut mieux défendre le projet mégalomaniaque d’un ex député maire devenu premier ministre. Il est vrai que pour les autres problèmes, ils sont coresponsables.
Dernière question qui se pose, c’est celle du soutien des verts à cette politique. Même si Mamère juge que le « gouvernement a dépassé les bornes », même si Duflot exprime son désaccord, ils restent. Un minimum de sens de l’honneur devrait les convaincre de démissionner.
Ce gouvernement déjà tellement en difficulté dans les sondages réussit l’exploit de faire l’unanimité contre lui. Il convient que la résistance s’organise, une lutte pacifique mais déterminée. Ils n’ont pas droit à tout, ils n’ont pas tous les droits.
Voir la lettre ouverte d'un "ami" du président à ce propos -->ICI