Non, l'Etat ne vit pas au-dessus de ses moyens!
atigué ! Je suis fatigué d’entendre à longueur de journée nos gouvernants justifier l’austérité. « La dette de l’état est comme celle d’un ménage » ou bien, l’Etat vit au-dessus de ses moyens. »
Et bien non ! non ! et encore non ! L’Etat n’est pas un ménage. Il ne peut être mis en faillite. S’il venait à faillir, il ne serait pas vendu en « petits morceaux » comme une entreprise, il ne verrait pas ses biens saisis et vendus aux enchères. Il faut en finir avec cette comparaison simplement destinée à nous donner mauvaise conscience. Expliquer de manière subliminale que nous sommes responsables dans une certaine mesure des difficultés de l’Etat.
Et bien non ! non ! et encore non ! L’Etat ne vit pas au-dessus de ses moyens. N’oublions pas que, (contrairement à un ménage), l’Etat fixe lui-même les moyens financiers qu’il compte mettre en jeu. Il est maître des dépenses comme des recettes. Et c’est bien là que le bas blesse dans le cas douloureux qui nous préoccupe : celui de l’Etat français. La droite au pouvoir depuis maintenant pas mal d’années a méthodiquement vidé les caisses de notre pays en ne mettant pas les recettes nécessaires en face des dépenses. Depuis des années en effet, les impôts des plus riches et des sociétés n’ont cessé de diminuer.
Arrêtons-nous un instant sur ces pertes de recettes, quelles en sont les causes.
-Les régimes des sociétés mères et filiales. Perte de l’ordre de 34,9 milliards d’€ pour 2009.
-Le régime d’intégration fiscale. Perte de l’ordre de 19,5 milliards d’€ pour 2009.
-La niche Copé. (voir ici). Perte de l’ordre de 8 milliards d’€ pour 2009.
Faites le total, nous en sommes à 62,4 milliards d’€ de perte.
Mais on n’en a pas terminé. Jetons un coup d’œil maintenant sur les niches made in Sarkozy.
-Les heures sup défiscalisées. Perte de l’ordre de 4,5 milliards d’€.
-TVA réduite sur la restauration. Perte de l’ordre de 3,5 milliards d’€ sans réelle contre partie.
-Passage du bouclier fiscal à 50% des revenus déclarés. Perte de l’ordre de 700 millions d’€
Nous ajoutons donc 8,7 milliards d’€, pour un total de 71 milliards d’€ en ne considérant donc que ces seules niches fiscales.
Mais nous ne pouvons en rester là. Il convient en effet d’ajouter :
-La baisse de l’impôt sur le revenu qui découle de la diminution du nombre de tranches. De 13 avant 1986, elles sont aujourd’hui au nombre de 5. La tranche supérieure de 65% n’est plus que de 41%.
Perte de l’ordre de 15 milliards d’€ en 2009.
-La baisse du taux d’imposition sur les sociétés de 50% à 34,6%.
Perte de l’ordre de 20 milliards d’€ selon un rapport de la Cour des Comptes de 2010.
Sauf erreur de ma part, nous en sommes à 106 milliards d’€ de perte pour les finances publiques.
Mais ce n’est pas fini !
-Si l’on en croit le rapport du Sénateur Jégou (droite) le montant des exonérations de cotisations sociales s’élève à 42 milliards en 2009.
Et puisqu’il faut bien l’évoquer même si j’y reviendrai dans d’autres articles, les intérêts payés aux détenteurs de notre dette publique s’élèvent à 48 milliards d’€ toujours pour cette même année 2009
Nous en arrivons donc à un total de 196 milliards d’€ pour l'année 2009. Si l’on rappelle que cette même année, le déficit public s’élevait à 145 milliards d’€, nous voyons clairement que l’Etat aurait dû être bénéficiaire cette même année.
Sans rappeler que toutes les pistes susceptibles de faire rentrer quelques deniers dans l’escarcelle de l’Etat ne sont pas toutes passées en revue, force est de constater que la prétendue dette n’est pas une fatalité. Elle découle de choix délibérés de la classe politique au service des banques et des puissants. Une manœuvre destinée à transférer l’argent des français dans le coffre fort des banquiers.
IL est donc capital d’informer, et de contraindre ceux qui vont prendre les rênes en 2012 de mettre fin à cet état de fait. Il faut dire haut et fort que nous ne sommes plus dupes. Que s’il y a un effort à faire, il doit être proportionnel aux moyens de chacun, et que tous doivent y participer. Il faut rappeler que la dette est illégitime. Qu’elle ne nous est présentée que pour nous faire accepter l’inacceptable : suppression des services publics, baisse des salaires, des retraites, des aides sociales…
En résumé, les « capitalistes » ont transformé leurs impôts en rente. Cette rente, ils la transmettront à leurs enfants pour asservir nos enfants.