Migrant song


https://static.blog4ever.com/2012/01/636480/i.gifls ont semé haine et violence, mais force est de croire que le terreau était propice

Nous avons aujourd’hui des coupables désignés

Migrants … Misérables en haillons…

Chacun trouve en l’autre le responsable de ses propres maux, de sa propre déroute personnelle

Plus de réflexion, plus de distance, le responsable désigné est tellement pratique

Alors, nous voyons flamber les haines

Les peurs ancestrales se réveillent, tout devient danger

Nous avons fermé les cœurs et les âmes

Nous verrouillons nos portes

Nous avons longtemps vécu à l’abri des questions, satisfaits d’un bien être facile qui ne nous posait pas question

Il ne nous a pas gêné que notre confort soit synonyme de servitude pour d’autres

Aveuglés par la jouissance de la consommation et de la possession, nous avons ignoré les mains qui nous alimentaient

Des morts dans nos guerres, des morts sur nos chantiers, des morts dans d’infâmes usines à l’autre bout de la misère, des morts oubliés, niés, des morts par milliers, mais qui avaient la décence de mourir loin de chez nous

Horreur de l’indifférence

Et puis sont venus les barbares que nous avons créés, et laissés se répandre comme traînée de poudre. Expansion furieuse d’une folie meurtrière

Le monde est devenu cris, cauchemars, violence, mutilations, écrasement, infamie. Le sang coule, les larmes n’émeuvent plus personne au pays du « je vais bien merci »

Mais pourquoi tous ces gens refusent-ils désormais de mourir en silence sur leur terre ?

Pourquoi osent-ils aspirer à un peu de repos, de paix

Pourquoi se prennent-ils à rêver d’un autre avenir pour leurs enfants, que le néant qui les attend

Nous n’avons pas de réponse à tant de détresse

Pas de réponse ou plutôt pas la volonté d’en chercher une

L’imagination ne sert pas les pauvres

Ils frappent donc à la porte, ils ont vu de la lumière, ils ont cru qu’il y avait un gâteau à partager

Eux qui en avaient fourni une part non négligeable

Ils frappent à la porte, et parfois même ils entrent, les malotrus

La misère ose tout !

Alors, les petits d’ici prennent peur car on leur dit qu’ils sont menacés

Le pauvre gêne le riche mais effraie le moins pauvre

Ils posent à nos fenêtres l’image d’un avenir de souffrance, de servitude et de désespoir

Et c’est de cela dont nous avons peur

Alors, on crie

Dehors, restez chez vous ou retournez-y

Le problème n’est pas que vous mourriez

C’est surtout que vous ne mourriez pas ici !

 

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23/06/2015
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