MACRON, LA BÉRÉZINA...
Macron, c’est l’acceptation des contraintes européennes et financières que l’Etat s’est volontairement imposée depuis 1983 : libre circulation des capitaux, privatisations, monnaie unique, perte de la politique commerciale, fin des monopoles d’Etat, règles budgétaires européennes, transformation de la nature des services publics, obsession comptable et managériale.
Après les quinquennats Sarkozy, Hollande, voila un énième quinquennat pour rien qui n’a pas su répondre à la crise sociale dite des gilets jaunes ou encore à la crise sanitaire, économique. La présidence Macron devient le énième témoignage préoccupant de la déliquescence avancée de nos institutions.
Ce président, c’est une formidable énergie au service d’un grand vide politique. Il a séduit des élites dirigeantes désemparées par les échecs successifs de Nicolas Sarkozy puis de François Hollande. Emmanuel Macron a été secrétaire général adjoint de l’Elysée puis ministre de l’Economie de François Hollande. il était donc largement prévisible qu’il ne pouvait pas faire des étincelles. Les gens sont donc tombés de haut lorsqu’ils ont vu les cafouillages successifs: gestion désastreuse de la crise des Gilets Jaunes, fiasco de la réforme des retraites, catastrophique management de la crise du COVID. Le fait que beaucoup des collaborateurs d’Emmanuel Macron aient été autrefois dans les réseaux strauss-kahniens et ne soient pas pour autant plus compétents que les autres, ne fait que renforcer l’impression D’un déclin profond du milieu dirigeant.
Les origines de cette déliquescence de l'Etat, sont à chercher au début de la décennie 1980 , et se situent dans un ensemble de mutations : abandon d’un certain volontarisme politique et économique au profit des contraintes européennes, création d’un cadre juridique et fiscal exagérément favorable au capital avec cette abomination la libre circulation des capitaux voulue par la gauche, et aussi, abandon progressif d’un certain sens de l’intérêt général au profit d'intérêts particuliers
Une technocratie française de plus en plus acquise à des idées d’inspiration libérale, et qui a largement piloté les orientations de la politique économique, un mauvais coup pour la démocratie et le politique.
Ce que ces élites ont promu s’avèrent un échec cinglant : la libre circulation des capitaux, la mondialisation dite heureuse, la monnaie unique, la promotion de la concurrence avec les conséquences que l’on sait pour l’énergie (pauvre EDF ! pauvre Nucléaire, pourtant énergie moins polluante que les autres !.
Nous assistons de plus en plus à l’effondrement de la classe dirigeante. LR est en morceaux. Le PS n’existe guère plus. Trois ans d’activité parlementaire ont montré les limites d’une majorité gouvernementale dont les membres n’avaient pas été formés à la politique. Et à peine formés en général. Car ce à quoi nous assistons, ce sont les ravages du massacre de l’école depuis les années 1960: nous payons la réforme Haby, quarante ans de démagogie pédagogistes « du récepteur et de l'émetteur », du pauvre « apprenant ».
La crise des Gilets Jaunes a représenté largement le sursaut des dernières générations ayant bénéficié d’un enseignement secondaire solide et structurant. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certains Gilets Jaunes ont baladé, enfoncé intellectuellement des énarques ou des députes LREM sur les plateaux de télévision aux mois de novembre et décembre 2018. Un baccalauréat des années 1970 est plus une garantie de bonne formation que beaucoup de diplômes d’enseignement supérieur des années 2000.
Nous risquons un effondrement, celui d’une classe politique à bout d’idées et d’imagination. Cependant on peut imaginer l'arrivée au pouvoir, par réaction, d'un nouveau groupe de dirigeants. Réaction de survie, par rapport à l'insécurité, aux attentats, aux territoires perdus de la République ; crise entre communautés, crise identitaire, crise sanitaire, crise économique, bancaire, inflationniste, peut être même effondrement de la monnaie ; crise entre nations européens qui n'ont pas la même conception de l'Europe et qui risque de déboucher sur le « chacun pour soi ! »
N'en jetons plus ! Les inquiétudes ne manquent pas en ce début de fin d'empire romain...
Honky (montvives.canalblog)