Les soleils assassins
De la voir chaque jour était un doux supplice
Auquel je me pliais volontiers je consens,
Elle la fausse inconnue que je savais lectrice
De ces vers enflammés que j’égrainais aux vents.
Du balcon je lançais mon regard vers les dunes
Que foulait sa silhouette dans les embruns d’été,
Larmes de vagues que la mer pleurait sur cette lagune
Où mon cœur, à la voir, s’était mis à rêver.
Nulle rime ne saurait jamais lui rendre hommage
Comme sait faire le soleil au travers de sa robe,
Dévoilant à mes yeux l’ombre de son image,
Chinoiserie absolue en cet endroit du globe.
De mes encres obscures j’aurais pourtant souhaité
Qu’elle daigne un instant quitter sa solitude,
Pour vers moi lentement de toute sa majesté
Avancer pour que cesse ma sombre servitude.
Me viennent ce soir à l’âme des pensées impudiques
Que j’aimerais déposer de ma bouche sur son corps,
Pour écrire sur ses chairs d’une encre sympathique
La promesse de l’aimer bien plus loin que la mort.
Charles Robert