Macron: comment va-t-il finir?
n pourrait les multiplier par centaines, par milliers, mais à quoi bon ! Voici juste trois paroles de « gilets jaunes » que j’ai choisies car elles me semblent très représentatives de ce qui peut être entendu sur les points de manifestation.
- Aujourd’hui, j'appelle ma sœur pour lui demander ce que veut son fils pour Noël. Elle me répond: "N'achète rien on ne pourra rien lui offrir, je ne voudrais pas passer pour une mauvaise mère." J'ai dû contenir mes larmes. Voilà où on en est !
- « A Mr le Député xxx : je suis une mère de famille, jamais je n’aurais imaginé dans ma vie que je serais comme ça un jour sur une autoroute à tenir un barrage. Mais la vie est devenue trop dure Mr le député. Je vous ai vu avec Macron, dites-lui qu’on souffre.»
- Bernard, retraité, 64 ans, Saint-Martin-du-Var : sa taxe d’habitation a baissé de 200€. Mais entre le loyer et la mutuelle : 396 euros d’augmentation annuelle, sans compter le gasoil pour sa petite C4. Il va prendre 500€ sur son livret ce mois-ci. « Je n’en peux plus !»
Voilà : paroles simples de gens simples, de ces gens jusqu’alors invisibles et silencieux mais qui n’en peuvent plus. Ils n’en peuvent plus et ils vous en rendent responsable. Oh, vous accabler de tous les maux de ce pays est peut-être excessif, vos prédécesseurs ne sont pas innocents. Mais votre plus grande erreur, votre faute devrais-je dire, est d’avoir rajouté du mépris à une politique injuste. Pas un de vos discours sans que le peuple ne soit attaqué, méprisé, amoindri, avili. Inutile de vous rappeler toutes les monstruosités que vous avez proférées à l’égard des français les plus modestes, ceux qui souffraient en silence jusqu’à ce jour. Je me questionnais dans d’autres écrits sur ce que j’appelais le « potentiel élastique » du tissu social. Vous avez trouvé le point de rupture. Cette rupture est consommée, elle est de mon point de vue irrémédiable, impossible à réparer.
Impossible dis-je car votre rigidité mentale, votre suffisance, l’idée même que vous pouvez avoir raison contre le monde entier font que vous ne reculerez pas, quitte à plonger dans l’abîme. Impossible car tous ces gens que vous avez heurtés, scandalisés ne vous le pardonneront jamais. Les déchainements de colère et d’agressivité, cette haine même exprimée de mille façons ne s’effaceront pas, quoi que vous fassiez.
Votre attitude des derniers jours semble me donner raison : trois semaines de manifestations et vous n’avez pas encore eu le cran de vous adresser au peuple français. Pas un mot. Juste une visite chez les Crs pour les gratifier d’une augmentation des primes, il faut bien caresser dans le sens du poil ceux qui seront vraisemblablement vos derniers soutiens, une imbécile visite à l’Arc de Triomphe, symbole de l’empire dont vous prétendu faire un symbole de la République, une visite sous les huées d’une préfecture incendiée, mais quelle idée ? Et pour ceux qui vous posent la question fondamentale sur l’égalité et l’injustice, rien ! Juste envoyer le fusible premier ministre pour présenter quelques mesurettes à mille années lumière des attentes du pays.
Vous avez perdu le contact. Vous aurez beau faire donner la troupe, demander aux forces de l’ordre encore complices de tout faire pour semer la peur et le chaos, votre image ne fera que se dégrader plus encore jusqu’à l’explosion. Vous n’êtes plus considéré, juste retour des choses, vous n’êtes plus soutenu, vous n’êtes plus respecté, et votre fonction en même temps, vous êtes devenu l’élément de trop dans la République, celui que les français veulent voir disparaitre.
Car, dans tous les points de manifestations, personne ne parle de taxes ou de fiscalité verte, tous ne parlent que d’une vie trop difficile et injuste et d’un président qu’il faut pousser vers la sortie.
Alors, sans doute n’êtes-vous pas mentalement capable d’entendre cette rage, mais je vous le dis, face à cette situation, il ne vous reste que deux solutions : renoncer à cet absurde programme libéral radical pour lequel l’oligarchie vous a placé aux commandes, ou vous enfermer à l’Elysée et survivre grâce à la répression.
C’est à vous de choisir en considérant qu’il est question ici de la France et des français, deux choses qui vous dépassent!