Le gaz de schiste aurait-il disparu des écrans radars ?
ilence dans les médias traditionnels… le gaz de schiste aurait-il disparu des écrans radars ? Aurait-on fait le tour de la question ?
Et pourtant…
Et pourtant, la France vient d changer de ministre de l’environnement pour la quatrième fois en deux ans… Ségolène Royal a déclaré que la France était toujours opposée à l’exploitation du gaz de schiste en l’état de la technique… Dont acte, mais restons vigilants quand la même avance qu’il ne faut pas être fermé à toute nouvelle avancée qui serait respectueuse de l’environnement. Rappelons-nous juste des innombrables exemples d’incidents, d’accidents même qui surviennent dans les pays adeptes de cette technologie.
Et pourtant, en écho au point précédent, TOTAL annonce fièrement l’émergence d’une technologie d’exploitation propre et vertueuse. Engagé aux USA, désengagé de la Pologne, TOTAL ne désespère pas de forer en Europe et en France. Ne déclare-t-il pas que ces hydrocarbures non conventionnels « auront leur place dans le mix énergétique européen si les campagnes d’exploration confirment le caractère économiquement viable de cette ressource en Europe ». Apparemment, en ce qui concerne la Pologne dont on nous disait il y a peu que ce serait le nouvel « eldorado gazier », c’est raté. Il n’y aura pas de miracle… Les réserves avérées ne tiennent pas les promesses des lobbys…
Et pourtant, la situation internationale pourrait donner du grain à moudre aux pétroliers. Les menaces que fait peser la Russie sur l’approvisionnement en gaz de l’Europe pourrait donner des arguments aux lobbys déjà bien actifs. Et ressurgit le mythe de l’autosuffisance, de l’autonomie. Illusion, mensonge. Obama L’a promis, juré, ne pas céder à Poutine à ce seul prétexte, s’il le faut, il alimentera l’Europe en gaz s’il le faut… Comme si les USA avaient suffisamment de gaz pour pallier un retrait de la Russie… Cette générosité, qui repose elle aussi sur le mythe de l’autosuffisance américaine, n’a de visées qu’économiques. Les USA qui produisent ce satané gaz à perte aimeraient bien le vendre à meilleur prix sur le marché européen et renflouer des caisses vides. Ne perdons pas de vue que chez l’oncle Sam, de plus en plus de spécialistes parlent de bulle spéculative sur le point d’exploser… Encore un argument pour ne pas les suivre dans cette voie sans issue.
Et pourtant, le 12 mars, le Parlement européen a adopté la révision de la directive portant sur les Études d’impact environnemental (EIE). Il a décidé que les activités d’exploration et d’extraction des hydrocarbures de schiste seront exemptées d’études d’impact environnemental. Une telle étude est pourtant obligatoire pour près de 200 types de projets, tels que la construction de ponts, de ports, d’autoroutes, de décharges de déchets ou d’élevages intensifs. Mais pas l’exploitation du gaz de schiste : on se demande bien pourquoi ? Bien entendu, les lobbys avec en tête l’Angleterre et la Pologne, se frottent les mains de se voir ainsi soulagés de ce qu’ils nomment des « lourdeurs administratives » et des « exigences inutiles »… Difficile d’être plus clair !
Et pourtant, n’en déplaise aux lobbys qui taxent les opposants d’obscurantistes, qui essaient de nous faire croire que la France serait le seul pays réfractaire, les opposants se lèvent partout où se dressent les puits. France, Angleterre, USA, Pologne, Roumanie, Australie… Les populations ne semblent plus décidées à tout accepter. Ce n’est pas de l’obscurantisme, juste le choix d’un autre mode de fonctionnement, d’un autre modèle de société. Il ne faut rien céder.
Et pourtant enfin, une étude menée par l’Iddri (institut du développement durable et des relations internationales) indique que l’Europe ne doit pas attendre de miracle économique des gaz de schiste.
L’institut avance quelques arguments intéressants.
L’Europe n’est pas l’Amérique… Lapalissade…). Même si là-bas le gaz de schiste a entraîné une révolution énergétique depuis cinq ans, il n’a pas pour autant provoqué de bouleversement économique en profondeur. Si certains secteurs notamment de la pétrochimie, le gaz de schiste mais qui ne pèse que 1,2 % du produit intérieur brut (PIB) américain. On est loin du miracle qu’on veut nous vendre. Si l’on prend en compte tous les facteurs, l’impact sur le PIB américain ne serait que de 0,84 % entre 2012 et 2035, soit une contribution annuelle ridicule (0,04 %). Entre 2007 et 2012 où la production de gaz de schiste s’est envolée, « le stimulus » des pétroles et des gaz de schiste a été de 0,88 %, note l’étude, qui ajoute que cette estimation est « optimiste ». L’étude montre également que malgré l’effondrement des prix du gaz depuis 2008, malgré le remplacement des vieilles centrales à charbon par des centrales au gaz, les tarifs de l’électricité n’ont cessé d’augmenter aux USA.
Maigre bilan donc qui nous conforte dans nos convictions. Nous ne devons pas céder à cette « arnaque énergétique et économique. »
En ce qui concerne l’Europe, on estime que la production pourrait couvrir entre 3 et 10% de a consommation. Seulement ?
Cela ne réduira donc ni les importations de gaz de Russie, d’Algérie ou du Qatar qui représentent près de 54 % de la demande européenne, ni les prix des combustibles fossiles, qui « resteront largement déterminés par les marchés internationaux ». Une si faible production ne justifie pas que l’on sacrifie des territoires entiers. Mieux vaut se tourner vers des politiques d’efficacité énergétique, d’innovation et des sources d’énergie faible en carbone. On pourrait tenter de faire passer le message à Monsieur Montebourg…
En attendant, soyons fermes sur nos convictions, Le gaz de schiste n’est intéressant que pour les foreurs et leurs amis. Protégeons nos territoires de cette agression. No Pasaran !