Je n'en peux plus!
Je n’en peux plus !
Ce monde croule et s’écroule pendant que la France se perd dans la campagne la plus minable qu’elle ait jamais connue.
Je n’en peux plus ! Des mensonges d’un président sortant aux abois, des financements occultes de sa dernière campagne, de ses mensonges répétés, de ses outrances, de ses amitiés si particulières, de la médiocrité de son argumentation, du "moutonisme" de ses soutiens qui renâclent mais suivent quand même. Toujours quelques brindilles à ramasser. Des consciences qui s’endorment et s’évanouissent, des intérêts qui priment sur la vérité et l’honnêteté. De la fange.
Je n’en peux plus de parcourir la presse à la recherche d’un peu d’espoir, d’un peu de lumière. Chercher une raison de ne pas abdiquer.
Je n’en peux plus du Sahel qui s’assèche, des territoires « pourris » par notre avidité énergétique sans limite, du salon de l’auto à Pékin et ses voitures de luxe, de Tchernobyl qui « n’a empoisonné personne », de Fukushima qui irradie la planète dans le silence complice des médias et des gouvernements, du gaz de schiste qui fore, pollue, asphyxie, ravage et transforme les territoires en gruyère puant, des espèces qui disparaissent (bientôt ce sera notre tour).
Je n’en peux plus de l’école qu’on sacrifie, de la santé que l’on ruine, de la malbouffe, des OGM, des abeilles qui ont disparu de mon jardin, des hirondelles absentes de mon ciel pour cause de vignes et de vergers.
Je n’en peux plus des certitudes des uns et de la démission des autres, de la bêtise, de la méchanceté, de la barbarie, des religions, des religieux, de tous ceux qui égorgent quelle qu’en soit la raison, qui violent, mutilent terrorisent, poussent l’inhumanité dans ses plus dramatiques expressions.
Je n’en peux plus des peuples que l’on asservit, que l‘on écrase, que l‘on efface.
Je n’en peux plus des donneurs de leçons, des gourous, marchands d’illusions, profiteurs sans scrupules de la crédulité et du désespoir.
Je n’en peux plus de tous ces gens qui n’en peuvent plus ! Ballotés, spoliés, contraints, privés, expatriés, déplacés, écrasés, emprisonnés, torturés, ignorés, avilis, exécutés, niés, anéantis !
Je n’en peux plus de ne pas pouvoir plus, de n’être qu’une voix dans le brouhaha du monde, de ne pouvoir exprimer ce soir que de la lassitude.