Emmanuel Macron est sur une pente glissante vers le 'despotisme démocratique'.


 

Traduction personnelle d'un article paru dans le très gauchisant « Financial Times »

 

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a répression menée par le président français risque de faire passer la sécurité publique avant les droits individuels,

« Vite, citez-moi ce pays : critiqué cette semaine par le responsable des droits de l'homme de l'ONU pour usage excessif de la force contre les manifestants, dont le gouvernement a proposé une série de projets de loi pour réprimer les manifestations, dissoudre les réseaux de dissidents, promouvoir une "vérité officielle" et supprimer les contenus des médias sociaux. Aujourd'hui, son président songe ouvertement à nommer des fonctionnaires pour superviser les médias et contrôler l'information.

Bienvenue en France, pays d'Emmanuel Macron, le chouchou des progressistes. Les manifestants, bien sûr, sont les vilains gilets jaunes, qui pourraient se voir interdire individuellement d'assister à des manifestations publiques et figurer sur une liste de surveillance du gouvernement dans le cadre de la loi "anti-émeute" adoptée par l'Assemblée nationale française le mois dernier.

Les dissidents, quant à eux, sont d'extrême droite. M. Macron s'est engagé à dissoudre leurs associations (jusqu'à présent légales). Des restrictions à la liberté d'expression sont à l'étude pour les "antisionistes" vils afin de combler une lacune dans la législation existante qui interdit déjà l'antisémitisme. La promotion de la vérité officielle est l'inévitable revers de la médaille du projet de loi bien intentionné sur les " fausses nouvelles " qui a été adopté en novembre. Et un projet de loi en cours d'élaboration ne demande qu'aux groupes de médias sociaux de supprimer les messages haineux, ce qui est déjà le cas en Allemagne.

Le ministre français de l'Intérieur justifie l'utilisation par la police d'armes anti-émeutes "flash-ball" controversées en citant la violence des manifestants. Et M. Macron a déclaré aux journalistes qu'un nouvel organe de presse officiel ne chercherait qu'à assurer la "neutralité" de l'information.

Les lecteurs du Financial Times n'ont donc pas à s'inquiéter : des messages raisonnables et un comportement décent ne nous mettront probablement pas derrière les barreaux. Ne pouvons-nous pas faire confiance à un gouvernement réformiste modéré pour identifier les méchants et protéger les bons ?

Eh bien, non. La primauté du droit ne fonctionne pas de cette façon. Tolérer des attitudes déviantes, irritantes ou excentriques qui ne nuisent pas directement aux autres est la définition même d'une société ouverte. En tentant de définir qui a le droit d'écrire, de parler, de tweeter ou de manifester, M. Macron risque de contrarier davantage ses adversaires mécontents.

En répondant à tous les maux sociaux par des lois qui apaisent l'opinion publique, le gouvernement exacerbe les tensions. Elles jettent également les bases d'abus bien pires - sinon par cette administration, mais aussi par ses successeurs. Les prétentions de M. Macron à agir pour préserver les normes morales conventionnelles le rendent d'autant plus menaçant.

Sa répression contre les libertés civiles s'inscrit dans une tendance constante depuis son arrivée au pouvoir en 2017. Une loi antiterroriste d'octobre 2017 a considérablement accru les pouvoirs accordés aux forces de police. Une loi sur l'immigration de février 2018 a affaibli les droits des migrants et des demandeurs d'asile. En octobre, la Cour suprême française a refusé d'arrêter la création d'une base de données biométriques contenant des informations détaillées sur tous les citoyens français.

Jacques Toubon, le médiateur chargé de la défense des droits individuels, a régulièrement critiqué les politiques de ce gouvernement. François Sureau, éminent avocat et partisan de longue date de M. Macron, a résumé la situation sans ambages : "Les droits fondamentaux sont attaqués".

M. Macron est sur une pente glissante vers une sorte de "despotisme démocratique" familier aux lecteurs d'Alexis de Tocqueville. Elle place le bien-être général et la sécurité publique au-dessus des droits individuels. Cela reflète une tendance mondiale inquiétante des démocraties libérales à emprunter le modus operandi des autocraties.

Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers. Interdire le contenu odieux sur les médias sociaux, c'est interdire la censure. La collecte de données biométriques est de la surveillance. Enfermer les délinquants potentiels avant qu'ils ne commettent un crime est de la répression. Blesser les manifestants, c'est de la violence commanditée par l'État, et imposer la neutralité dans les salles de rédaction, c'est de l'autoritarisme. Les citoyens devraient résister à l'impulsion d'imposer la vertu par la force. » 


Comme je suis un petit cachottier, j'ai gardé le meilleur pour la fin.

Cet article a été écrit par Gaspard Koenig, créateur du très libéral laboratoire d'idées français « Génération libre »...C'est dire.

 


 

Ce lien ne fonctionnera normalement qu'une fois, à moins d'effacer tout votre historique

 



11/03/2019
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