Une semaine de vacances loin d’internet cela permet de se ressourcer et de ne pas réagir à chaud à l’actualité.

Dimanche soir 6 mai, j’apprends l’élection de François Hollande grâce à mon autoradio. Malgré tout le temps passé à militer et attendre ce résultat, aucune joie particulière. Alors qu’en 1981 j’avais fêté l’élection de F. Mitterand au champagne, là, ce fut juste jus de pamplemousse. Sans doute les désillusions nées des différents gouvernements de gauche y étaient-elles pour quelque chose. J’ai écrit plusieurs articles faisant état de ma réserve, pour ne pas dire ma méfiance pour les temps à venir. Pour moi, l’objectif premier était que N. Sarkozy ne soit pas réélu, objectif atteint.

Ces ont les chiffres qui ont « plombé » l’atmosphère. Un score serré, et non pas le raz de marée longtemps annoncé. Là où tant auraient voulu voir l’expression de la vague annoncée, juste une vaguelette ! Dans un autre article, j’écrivais avec un peu de provocation « pourquoi Sarkozy va gagner ? »  Et en ce soir du 6 mai, j’avais le sentiment que nous étions passés très près de cette issue. Le président prétendument honni de tous, le président qui avait fait le mauvais choix de tactique, ce président qui ne pouvait que perdre, et bien, il a bel et bien failli gagner.

Mon malaise se précise en regardant les résultats d’un peu plus près. 1 139 983 voix séparent les deux finalistes. 2 154 956 votes blancs ou nuls, presque 6% des votants ! Voila identifiée la raison du malaise. Aucun vrai ralliement au programme et aux thèses de F. Hollande, pas de rejet massif de la politique de N. Sarkozy, pas plus que de rejet de la personne du sortant. Rien de tout ce qu’on nous annonçait ! J’ai le sentiment que cette élection s’est jouée sur les votes blancs ou nuls, sur ceux qui rejetaient l’un et l’autre candidats. Les antisystèmes ont élu F. Hollande. Les législatives confirmeront ou infirmeront  cette « mauvaise » impression.