Covid-19: Lire pour essayer de comprendre


Comment parvenir à l'immunité collective : la déclaration de Barrington

Nous publions ici la traduction de la Déclaration de Barrington (4 octobre 2020) dans laquelle trois des plus grands épidémiologistes américains expliquent que la stratégie des États doit être de permettre à la population d'atteindre l'immunité collective, et qu'il faut pour cela en finir avec les mesures de blocage de la vie sociale au profit de mesures préventives et protectrices plus simples.

En tant qu'épidémiologistes des maladies infectieuses et scientifiques spécialisés en santé publique, nous sommes inquiets des impacts physiques et mentaux causés par les politiques actuelles contre le COVID-19 et nous recommandons une approche alternative que nous appelons Protection focalisée.

Que nous soyons de gauche ou de droite, et quel que soit notre pays d'origine, nous avons consacré nos carrières à la protection des populations. Les politiques actuelles de confinement produisent des effets désastreux sur la santé publique à court, moyen et long terme. Parmi les conséquences, on peut citer, entre autres, une baisse des taux de vaccination chez les enfants, une aggravation des cas de maladies cardio-vasculaires, une baisse des examens pour de possibles cancers ou encore une détérioration de la santé mentale en général. Cela va engendrer de grands excès de mortalité dans les années à venir, notamment dans la classe ouvrière et parmi les plus jeunes. Maintenir les écoliers en dehors de l'école est une grande injustice.

Conserver ces mesures en attendant qu'un vaccin soit disponible causera des dégâts irréparables. Les couches sociales les moins favorisées seront les plus touchées.



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Il est urgent de changer de stratégie sanitaire face à la Covid-19

Dans cette tribune, près de 350 scientifiques, universitaires et professionnels de santé critiquent la dérive de la politique sanitaire du gouvernement français. Ils estiment qu'elle conduit à des interprétations erronées des données statistiques et à des mesures disproportionnées. Et demandent que l'on évalue nos connaissances réelles pour définir démocratiquement une stratégie sanitaire.



Avis au lecteur : cette tribune devait initialement paraître dans le Journal du Dimanche (JDD) ce 27 septembre 2020. Acceptée le samedi matin par le journaliste en charge de la rubrique "Tribune/Opinions", elle devait paraître intégralement sur le site Internet du journal et faire l'objet d'un article dans la version papier du lendemain. Le journaliste nous disait s'en féliciter car cela allait permettre un débat contradictoire avec d'autres opinions très alarmistes exprimées ce jour dans ce journal. A 16h, ce journaliste nous a pourtant prévenu que sa rédaction en chef interdisait la publication. Certitude de détenir soi-même la vérité ? Couardise ? Volonté de ne pas déplaire au gouvernement ? Nous ignorons les raisons de cette censure que personne n'a jugé utile (ou tout simplement courtois) de nous expliquer. 

 

Tandis que le gouvernement prépare une nouvelle loi (la quatrième en 6 mois !) prolongeant le « régime d’exception » qui a remplacé « l’état d’urgence » sanitaire, le ministère de la Santé a encore annoncé mercredi 23 septembre des mesures restrictives des libertés individuelles et collectives qu'il prétend fondées scientifiquement sur l'analyse de l'épidémie de coronavirus. Cette prétention est contestable. Nous pensons au contraire que la peur et l’aveuglement gouvernent la réflexion, qu'ils conduisent à des interprétations erronées des données statistiques et à des décisions administratives disproportionnées, souvent inutiles voire contre-productives.

Que savons-nous de cette épidémie et de son évolution ?

Le SARS-CoV-2 menace essentiellement les personnes dont le système immunitaire est fragilisé par le grand âge, la sédentarité, l'obésité, des comorbidités cardio-respiratoires et des maladies sous-jacentes de ces systèmes. Il en découle que la priorité sanitaire est de protéger ces personnes fragiles : le respect des gestes barrières et le lavage des mains en sont deux des clés.

Le SARS-CoV-2 circule dans le monde depuis environ un an. Il continuera à circuler, comme l'ensemble des autres virus qui vivent en nous et autour de nous, et auxquels nos organismes se sont progressivement adaptés. L'espoir de faire disparaître ce virus en réduisant à néant la vie sociale est une illusion. D’autres pays, en Asie comme en Europe, n’ont pas eu recours à ces pratiques médiévales et ne s’en sortent pas plus mal que nous.

Quant à l’évolution, l’idée d’une « deuxième vague » reproduisant le pic de mars-avril 2020 n’est pas un constat empirique. C’est une théorie catastrophiste issue de modélisations fondées sur des hypothèses non vérifiées, annoncée dès le mois de mars et ressortie des cartons à chaque étape de l’épidémie : en avril lors du soi-disant « relâchement » des Français, en mai avant le déconfinement, en juin pour la Fête de la musique, en été pour les « clusters » de Mayenne ou les matchs de foot, et à nouveau cet automne face à une augmentation des cas certes significative, mais lente et grevée d’incertitudes diagnostiques. Au final, cette prétendue « deuxième vague » est une aberration épidémiologique et l’on ne voit rien venir qui puisse être sérieusement comparé à ce que nous avons vécu au printemps dernier.

On ne compte plus les mêmes choses

 

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Covid : les mesures restrictives de liberté face au test de proportionnalité

Dans cette tribune, plus de 70 juristes reviennent sur des décisions récentes du Conseil d’Etat et discutent la notion de proportionnalité. Ils estiment que l’exagération permanente de la menace sanitaire (que démentent les statistiques de mortalité) risque à tout moment de conduire à des mesures restrictives des libertés individuelles et collectives, et que ceci doit être contesté.

 

Le 6 septembre 2020, le Conseil d’État a partiellement infirmé les ordonnances de référé des tribunaux administratifs de Lyon et Strasbourg, enjoignant aux préfets du Rhône et du Bas-Rhin de revoir au plus vite - sous peine de suspension - leurs arrêtés imposant le port du masque de protection pour les personnes de 11 ans ou plus dans les lieux publics ouverts des villes de Lyon et de Villeurbanne d’une part, et dans les communes de plus de 10 000 habitants de l’Eurométropole de Strasbourg d’autre part. Cette décision en demi-teinte n’a pas empêché la multiplication, depuis lors, d’arrêtés du même type sur le territoire français, alors qu’elle semble procéder d’une application bien timide de l’exigence de proportionnalité.

Ainsi que le rappelle le Conseil d’État, ces arrêtés interviennent sur le fondement du II de l’article 1er du décret du 10 juillet 2020 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid-19, modifié le 30 juillet 2020, selon lequel : « Dans les cas où le port du masque n'est pas prescrit par le présent décret, le préfet de département est habilité à le rendre obligatoire, sauf dans les locaux d'habitation, lorsque les circonstances locales l'exigent ». Ce décret est lui-même pris dans le prolongement de la loi du 9 juillet 2020 organisant la sortie de l'état d'urgence sanitaire et prévoyant que lorsque des mesures sont prises par les préfets de département pour lutter contre la propagation de l’épidémie de covid-19, celles-ci doivent être « strictement proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu. Il y est mis fin sans délai lorsqu'elles ne sont plus nécessaires ».

Qu’est-ce que l’exigence de proportionnalité ?

 

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Covid: nous ne voulons plus être gouvernés par la peur

Dans une tribune collective, plus de 200 scientifiques, universitaires et professionnels de santé critiquent la politique et la communication gouvernementales. Selon eux, elles relèvent davantage d’un affichage d’une « posture protectrice » que d’une stratégie sanitaire précise. Elles conduisent de plus à diviser et infantiliser les citoyens, plutôt que de les unir et les responsabiliser.



Cette tribune collective a été publiée une première fois le jeudi 10 septembre après-midi dans le journal Le Parisien sous la signature de 35 scientifiques, universitaires et professionnels de santé. Le journal ne pouvant pas actualiser cette liste, nous le faisons ici. Il y a désormais plus de 200 signataires.

 

Nous, scientifiques et universitaires de toutes disciplines, et professionnels de santé, exerçant notre libre arbitre et notre liberté d’expression, disons que nous ne voulons plus être gouvernés par et dans la peur. La société française est actuellement en tension, beaucoup de citoyens s’affolent ou au contraire se moquent des consignes, et nombre de décideurs paniquent. Il est urgent de changer de cap.

Nous ne sommes pas en guerre mais confrontés à une épidémie qui a causé 30 décès le 9 septembre, contre 1 438 le 14 avril. La situation n’est donc plus du tout la même qu’il y a 5 mois. Par ailleurs, si la guerre peut parfois justifier un état d’urgence et des restrictions exceptionnelles de l’Etat de droit et des libertés publiques qui fondent la démocratie et la République, ce n’est pas le cas d’une épidémie. Aujourd’hui comme hier, cette crise doit nous unir et nous responsabiliser, pas nous diviser ni nous soumettre.

C’est pourquoi nous appelons les autorités politiques et sanitaires françaises à cesser d’insuffler la peur à travers une communication anxiogène qui exagère systématiquement les dangers sans en expliquer les causes et les mécanismes. Il ne faut pas confondre la responsabilisation éclairée avec la culpabilisation moralisatrice, ni l’éducation citoyenne avec l’infantilisation. Nous appelons également l’ensemble des journalistes à ne plus relayer sans distance une communication qui est devenue contre-productive : la majorité de nos concitoyens ne fait plus confiance aux discours officiels, les complotismes en tous genres foisonnent sur les réseaux sociaux et les extrémismes en profitent.

Le confinement général, mesure inédite dans notre histoire, a eu des conséquences individuelles, économiques et sociales parfois terribles qui sont loin de s'être encore toutes manifestées et d’avoir été toutes évaluées. Laisser planer la menace de son renouvellement n’est pas responsable.

Il faut évidemment protéger les plus faibles. Mais de même que l’imposition du port du masque dans la rue, y compris dans les régions où le virus ne circule pas, l’efficacité du confinement n’est pas démontrée scientifiquement. Ces mesures générales et uniformes, imposées sous surveillance policière, relèvent davantage d’une volonté d’afficher une posture protectrice que d’une stratégie sanitaire précise. D’où leur grande volatilité depuis six mois. Beaucoup d’autres pays agissent avec plus de cohérence. Une coordination européenne serait nécessaire.

Nous appelons également le gouvernement à ne pas instrumentaliser la science. La science a pour condition sine qua non la transparence, le pluralisme, le débat contradictoire, la connaissance précise des données et l'absence de conflits d'intérêts. Le Conseil Scientifique du Covid-19 ne respectant pas l’ensemble de ces critères, il devrait être refondé ou supprimé.



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Retour sur l’étude prétendant que le confinement « sauva plus de 60 000 vies »

Une étude publiée le 23 avril 2020 sur le site internet de l'EHESP affirmait que le confinement avait « sauvé au moins 60 000 vies ». Dans les jours suivants, cette étude était relatée par la quasi-totalité des médias. Toutefois, à une exception près, aucun des mêmes médias ne consacra d’article au démenti publié par d'autres chercheurs 10 jours plus tard dans le Journal International de Médecine



Une étude publiée par trois chercheurs le 23 avril 2020 sur le site internet de l’École des Hautes Études de la Santé Publique (EHESP) affirmait que le confinement avait « sauvé au moins 60 000 vies » (61 739 précisément !). Dans les jours suivants, cette étude était relatée par la quasi-totalité des médias nationaux comme régionaux (voir par exemple Le Monde, Le Nouvel Obs, Le Figaro, Les Échos, 20 minutes, Europe 1, France 3, BFMTV, LCI, Ouest-France, Sud-Ouest, Le Midi Libre, Le Télégramme, Le Progrès, les Dernières Nouvelles d’Alsace, etc.). Le lendemain même, le ministre de la Santé, Olivier Véran, reprenait à son compte les résultats de cette étude sur son compte Twitter puis dans une interview à France Inter. Enfin, le 28 avril, annonçant la fin du confinement à l’Assemblée Nationale, c’est le Premier ministre Édouard Philippe qui s’en prévalait à son tour.

Toutefois, à notre connaissance, outre l'Humanité qui reprit le texte, et à l’exception des Échos, aucun des mêmes grands médias n’a consacré d’article au démenti publié par trois autres chercheurs une dizaine de jours plus tard (le 2 mai 2020) dans le Journal International de Médecine (JIM). C’est cet article que nos reproduisons ci-dessous, avec l’accord des auteurs et l’aimable autorisation de la direction du JIM. Les auteurs y montrent que les calculs des trois chercheurs de l’EHESP sont plus que contestables. Plus largement, ils nous rappellent que les modèles mathématiques ne sont que des méthodes qui peuvent amener à faire des prédictions sans rapport avec la réalité médicale. Et ceci n’est pas sans rappeler les modélisations tout aussi fausses de l’épidémiologiste anglais Neil Ferguson qui prédit le 16 mars 2020 que le Covid tuerait 500 000 personnes en France, autant en Grande-Bretagne, plus de 2 millions aux États-Unis et jusqu’à 200 millions dans le monde entier.

Enfin, on attend encore les premières évaluations globales des vies non pas sauvées mais au contraire mises en danger par le confinement : impacts sur la santé physique et mentale, suicides et consommations de psychotropes, suspension du traitement des autres maladies, chômage, fermetures d'entreprises et de commerces, décrochage scolaire, creusement des inégalité à tous points de vue, retard considérable dans le fonctionnement de la justice, etcétéra.



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10/10/2020
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