Une 23/10/2017
Allemagne: Le modèle cher à Macron (très cher!)
Allemagne par ci, Allemagne par là. Le modèle allemand, le pays à suivre, le phare de l'Europe! Ce pays qui déchaîne l'admiration béate de notre Jupiter d'opérette.
L'engouement des représentants salariaux ne semble pas lui à l'unisson: à l’heure où ils s'interrogent sur la possibilité de faire obstacle à ses ardeurs réformatrices, des syndicalistes allemands expriment leurs inquiétudes. « Les réformes Macron nous inquiètent énormément, car elles risquent de tirer les salaires vers le bas et de faire tache d’huile chez nous », lâche M. Dierk Hirschel, un dirigeant de Ver.di. « Pour nous, la France était exemplaire à bien des égards, ajoute son collègue Ralf Krämer. L’évolution actuelle nous paraît tragique. On espère que les syndicats français ne répéteront pas nos erreurs et sauront se montrer plus offensifs que nous ne l’avons été. »
Voila qui est dit!
Mais que s'est-il donc passé chez le modèle de nos dirigeants pour susciter pareille désillusion?
Les réformes initiées par Schröder, dont les principales portent le nom de leur instigateur et gourou Hartz!
Macron, lorsqu'il vante l'esprit de "Hartz IV" comme le 3 juillet, devant le Parlement convoqué à Versailles en affirmant que « protéger les plus faibles, ce n’est pas les transformer en assistés permanents de l’État », mais leur donner les moyens de — et éventuellement les obliger à — « peser efficacement sur leur destin », ne laisse guère planer le doute sur ses intentions à l'égard des travailleurs.
Les lois Hartz constituent le livre de chevet des patrons, médiatiques et politiques. L’ode rituelle au « modèle allemand » a encore gagné en puissance depuis l’arrivée à l’Élysée de Macron, pour qui « l’Allemagne a formidablement réformé ». « Le chancelier allemand Gerhard Schröder est passé en force pour imposer les réformes qui font la prospérité de son pays ». Circulez, il n'y a rien à contester!
La réforme allemande, c'est donc bien la dérégulation du marché du travail. Avec quels outils? Défiscalisation des bas salaires, lancement des minijobs à 400, puis 450 euros par mois, déplafonnement du recours au travail temporaire, subventions aux agences d’intérim faisant appel à des chômeurs de longue durée, etc. Les entrepreneurs ne lambinent pas pour profiter de l'aubaine. Ils transforment des emplois réguliers en postes précaires. L’intérim explose, passant de 300 000 personnes en 2000 à près d’un million en 2016. Dans le même temps, la proportion des travailleurs pauvres — au-dessous de 979 euros par mois — passe de 18 à 22 %. La création en 2015 du salaire minimum, fixé à 8,84 euros de l’heure en 2017, n’a guère inversé la tendance : 4,7 millions d’actifs survivent aujourd’hui encore avec un minijob plafonné à 450 euros par mois . L’Allemagne a converti ses chômeurs en nécessiteux.
C'est vers ce miracle que tente de nous entraîner Macron et ses sbires. Il bénéficie de solides complicités en plus. Chez les chefs d'entreprises, dans les médias, dans les partis politiques.
Les réactions sont bien peu virulentes et je crains fort qu'il ne réussisse dans son entreprise.
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