Une 11/01/2018
Kantra: l'Etat français l'a tué!
antra avait 18 ans. Il était venu du Mali, avait abandonné sa famille, affronté les douleurs de l'exil et les dangers du "voyage". Il était venu en France dans l'espoir fou de se bâtir un avenir. Il était en passe de réussir, et s'était créé des liens, des vrais. La politique absurde de ce gouvernement a brisé cet avenir. Kantra s'est jeté sous un train.
Alors, il y a les déclarations poudrées de Macron à la télévision, les grands discours creux sur l'accueil et la Nation, cette réalité tragique disqualifie et condamne ceux qui décident dans ce pays!
Ce gouvernement a fait de l'inhumanité une manière de gouverner. Balayé tout ce qui pourrait faire la richesse de l'accueil, le partage, la compassion, la compréhension, le regard bienveillant sur l'autre.
Cette administration est indigne, médiocre, arcboutée sur d'absurdes principes et d'odieux prétextes. Ces hommes et ces femmes que l'on brime n'auront d'autre ressource que le renoncement ou la violence. Kantra a retourné cette violence contre lui. Son message est terrifiant. Il nous questionne douloureusement. Cette société clivée que les pouvoirs construisent et imposent conduit d'autres humains au désespoir.
Mais surtout, ne rejetons pas dans l'ombre nos silences, notre absence aux côtés de ceux qui souffrent. Cette fracture décidée et conduite par les pouvoirs ne peut s'élargir que parce que nous en sommes complices.
Silencieuse, muette, immobile, notre humanité se condamne.
Kantra devrait devenir notre mauvaise conscience mais également nous réveiller, nous amener à leur dénier toute légitimité à agir en notre nom.
Nous pousser à leur dire: "Plus jamais ça!"