Un autre regard sur les migrants.


https://static.blog4ever.com/2012/01/636480/l.gife maître mot de cette période, Assurément "migrants".

Politiques et médias nous le servent à toutes les sauces si j'ose dire. Et c'est bien là que réside le problème! Pourquoi tant d'insistance?

Le naïf pourrait croire à l'expression d'une compassion planétaire. La volonté de conjuguer les efforts des pays riches, souvent grâce à des richesses venues de pays que fuient tant de gens, pour que plus personne ne meure plus en traversant la Méditerranée.

Naïf? Disais-je... Certainement. Si les pays développés, Europe en tête, se concertent, ce n'est pas pour l'accueil, mais bien pour le rejet.

On peut le dire de manière lapidaire, le migrant a pris la place du juif dans les discours, dans les pensées et les actes, dans le fait qu'il est devenu le repoussoir, le responsable de tous nos maux, le pestiféré pour lequel on envisage de construire des camps. je lisais à ce propos que la ville de Dachau envisageait la construction d'un de ces camps sur l'emplacement du camp du même nom! Insupportable image et rapprochement!

Il faut dire que le migrant comme bouc émissaire a de multiples "avantages". Il est presque toujours noir, africain souvent, pauvre, très pauvre, et musulman la plupart du temps. Pas de diaspora, pas de puissant lobby. Rien! Rien que de la misère, le migrant est livré à lui-même et au bon vouloir des passeurs.

Du jour de son départ au jour où il pose le pied sur le sol européen, galères, violence, tortures, viols, et quand il pense pouvoir souffler un peu, galère encore. Le rêve est devenu cauchemar, l'espoir s'effondre.

 

Le migrant donc, malgré cette vie chaotique, ces souffrances, cette fragilité, nous est présenté comme une menace qui demande d'agir vite et fort. Une menace? Le grand remplacement peut-être, fantasme des extrêmes droites et de tous les groupuscules fascisants.

Faut-il à ce point à ce point si peu sur de sa culture et de ses valeurs pour se sentir menacé par l'arrivée de quelques pauvres hères. Une Europe de quelques 742 millions d'habitants peut sans le moindre doute accueillir et intégrer tous ces gens qui fuient la misère et la violence.

Alors, pourquoi et dans quel but? Qu'ont-ils donc dans la tête?

 

Les évènements politiques de ces derniers temps donnent peut-être une piste. Les néofascistes qui s'installent en Europe et en particulier en Italie, avec un discours violemment anti-immigration.La ligue italienne se targue d'avoir rassemblé les électeurs en proposant la fermeture des frontières et l'expulsion massive. Lors du dernier conseil européen, ce sont les pays dirigés par des politiciens d'extrême droite qui ont imposé leur vue. Message inquiétant. Merkel cède, Macron tape en touche non sans avoir au préalable assuré qu'aucun camp ne serait bâti en France. Il faut bien donner des gages de bonne volonté. La Méditerranée avale de frêles esquifs et des centaines de vie, l'Europe détourne le regard et "refile" le bébé à d'autres.

 

Est-ce que j'exagère si je dis que les migrants sont récupérés par les extrêmes droites pour prendre ou influencer les pouvoirs en place? Je ne crois pas!

Ce qui par contre me chagrine c'est que cette prise de pouvoir n'est possible que parce qu'une part très importante de la population est réceptive à cette propagande. L'incitation à la haine ne réussit qu'avec des gens haineux. Il faut garder en tête le fait que c'est le peuple qui actionne les ressorts de cette machine infernale.

Manque de culture, manque d'intelligence, conséquence d'un appauvrissement dramatique de la pensé orchestrée depuis longtemps par une oligarchie obstinée. Triste replis identitaire, même si l'identité est préfabriquée et sans réels fondements, monde rongé par l'égoïsme et la peur de s'ouvrir à l'autre. Le pauvre a toujours peur du plus pauvre que lui.

 

Les migrants nous renvoient l'image insupportable d'un monde qui s'effondre, et, plutôt que lutter chez nous, nous préférons en faire les responsables de nos maux.

 

Je dirai pour conclure que contrairement à ce que prétendent nombre de gens à courte vue, les migrants ne sont pas des lâches qui fuient mais que, bien au contraire, ils ont le courage de fuir l'enfer, de tout laisser derrière eux, d'affronter les pires conditions d'exil, et après avoir survécu aux pires épreuves dont ils n'ignorent rien, de tenter de se reconstruire dans un pays qu'ils ont choisi.

 

Et nous, donneurs de leçons, avec nos opinions péremptoires et définitives à leur égard, nous n'avons plus que le seul courage de rester ici, nous plaindre, garder jalousement le peu qu'il nous reste, et espérer qu'ils ne nous en prendront pas plus...

 

Mais les bras croisés!

 



04/07/2018
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