SOMMES-NOUS EN TRAIN DE NOUS FAIRE BERNER ?


Important questionnement en cette onzième semaine de mouvement.

 

Je rappelle également que sont publiés sur mon blog des textes qui doivent susciter la réflexion et le débat. On n'est pas obligé d'être d'accord sur tout pour en parler!

 

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onjour les amis :) Les médias assermentés viennent de nous apprendre la constitution de deux listes se présentant comme "représentatives" du mouvement Gilets Jaunes. Le tragi-comique réside dans l'utilisation des acronymes des Référendums d'Initiative Citoyenne et Populaire, RIC et RIP, pour des listes qui se conforment au jeu classique de la confiscation du pouvoir par l'entremise des partis... Mais c'est OK, eux, ils ont promis de tenir compte de l'avis du peuple... LOL.


L'idée principale à retenir, si vous me permettez un instant de grivoiserie, c'est que tout cela doit nous en toucher une sans faire bouger l'autre:
Les mass-médias se fondent sur leur univers, et leur calendrier à eux: leur univers appartient à ceux qui les possèdent, la minorité d'ultra-riches qui tirent bénéfice de la déréglementation économique et sociale qui nous, nous ruine. Leur calendrier, c'est celui des élections, le moyen par lequel ils intronisent systématiquement une marionnette qui servira leurs intérêts.

 

NOUS, on n'a pas le même univers, et on n'a pas le même calendrier. Notre univers, c'est la désespérance de se sentir coincés dans un bus qui fonce droit dans le mur. Et notre calendrier, c'est la conscience de ce temps qui va commencer à jouer contre nous, si nous nous montrons incapables de faire avancer les choses de manière concrète et constructive.

 

C'est dire que les Européennes, ce n'est pas notre problème.


Chacun votera comme il voudra.


Cela fait près d'un demi-siècle que les élections (politiques et syndicales) à laquelle on nous invite ne nous permettent pas d'observer d'inflexion notable du cours de notre destin: c'est toujours moins pour le bien commun, et toujours plus pour une petite poignée de dominants. Que ça rassure ou ça accable, cela ne changera probablement pas avec le prochain scrutin.


Dès lors, pourquoi s'en soucier ?

 

Recentrons-nous plutôt sur notre manière de faire à nous, et nos objectifs à nous.

 

D'autant que trois défis majeurs devraient nous occuper :)

 

. Le défi du retour à un minimum de vérité. Je pense que l'on partage tous ce ressenti de décalage vertigineux entre les informations officielles que l'on reçoit, et la réalité que l'on observe. Que ce soit le "comptage" des manifestants ou les sondages en faveur de la politique du Gouvernement, nous avons à reconstruire l'information afin qu'elle reflète la réalité au lieu de vouloir la transformer. Je sais que des pétitions et sondages ont été proposés aux passants et automobilistes. Ces initiatives ne seront utiles que si leur résultat est ensuite médiatisé, même très simplement sur une simple page facebook par exemple, afin de ne pas laisser le monopole de l'information à des personnes qui l'instrumentalisent dans un sens qui en plus n'est pas le notre. Si nous interrogeons, ne serait-ce que 100 personnes, ce sera déjà représentatif. Ne nous laissons pas intimider par des considérations techniques (le magique "échantillon représentatif" par exemple) qui visent principalement à exclure les gens des affaires qui les concernent.

 

. Le défi du retour à l'Etat de droit. Aujourd'hui en France, c'est clairement la fête du slip. Donc nous, on va siffler la fin de la récré. Les Forces de l'Ordre ont normalement en charge la protection des personnes et des biens, y compris si cela nécessite de leur part le consentement au sacrifice ultime de leur personne. Leur mission, ce n'est pas de tirer à la tête de manifestants pacifiques, user et abuser de la détention arbitraire ou détrousser les honnêtes gens de leurs effets personnels. Ce sont des pratiques de voyous auxquelles nous pouvons mettre un terme par l'application systématique du principe de responsabilisation civique.


La responsabilisation civique, c'est l'action d'aller systématiquement chercher les responsables, les personnes pas juste les institutions, pour qu'ils répondent des conséquences de leurs actes devant la Justice.


Les tyrans adorent les opposants violents (qu'ils peuvent diaboliser et décrédibiliser) et redoutent les procéduriers (ceux qui les obligent à rendre des comptes devant les Tribunaux).


Cela suppose que nous mettions les avocats (chaque département à son barreau) devant leur devoirs et responsabilités (des initiatives commencent à voir le jour ex.: groupe facebook "Robes noires et Gilets Jaunes") afin qu'ils nous épaulent sur le terrain ou nous aident bénévolement à disposer des informations requises pour défendre l'exercice de nos libertés fondamentales et nos recours contre les responsables des exactions dont nous sommes désormais l'objet.


Les avocats, bien trop timorés, doivent fournir la preuve qu'ils valent mieux que les terminaux de règlement des litiges en ligne par lesquels il s'agit de progressivement les remplacer.


C'est le moment ou jamais. Donc à nous d'aller les contacter et les inciter à faire œuvre de justice.

 

. Le défi du retour à la démocratie réelle. Nous savons tous que notre but, ce n'est pas de remporter le prix de la plus belle cabane ou du plus bel igloo: on n'est pas là pour aménager notre guêpier et le rendre un petit peu plus convivial, on est là pour essayer de sortir notre pays du guêpier dans lequel il ne devrait pas se trouver. C'est pas non plus de porter des revendications qui ne concernent que nous mêmes, voire les intérêts d'une fraction catégorielle de notre mouvement (retraités, motards, automobilistes........).


Notre "utilité publique", ce serait plutôt de redéfinir les termes de la gouvernance de notre société, afin d'éviter la réédition des dérives, abus et trahisons qui nous ont amené à investir nos rues et nos ronds-points.


Le principe de séparation des pouvoirs édicté par Montesquieu a pris du plombs dans l'aile, et il faut être sourd et aveugle pour ne pas remarquer tous les mécanismes illégitimes de solidarité transversales qui court-circuitent le jeu normal des Institutions dans une société démocratique: la France est devenu le pays du piston avec ses quelques apparatchiks jaloux de leurs privilèges d'un côté, et de l'autre côté tous ses miséreux, coupables de ne pas s'être montrés assez malhonnêtes, retords et intrigants pour se voir "anoblis" par les premiers...


C'est devenu ça, notre Pays.


Ce que nous pouvons faire concrètement, c'est proposer aux collectivités locales la mise en place d’un mécanisme de codécision peuple-élus: on ne veut pas être "entendus" comme ils aiment à nous le répéter sur un ton péremptoire, ou même écoutés, on veut décider. Sinon, ce n'est pas une démocratie. Des sources d'inspiration réussies existent déjà en Suisse, ou en France avec des expériences à Grigny ou Grenoble.

 

IL NE FAUT PAS NOUS PERDRE SUR LEUR TERRAIN.


Leur terrain à eux, c'est l'imaginaire de l'élection ("Votez pour nous, faites nous confiance, et vous verrez ça ira mieux").
Notre terrain à nous, ça doit rester celui de l'initiative et de l'action constructive.
Ce n'est qu'en restant sur notre terrain que nous resterons maîtres de nos actions ainsi que de leur orientation.

 



25/02/2020
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