Retrouver le sens et le goût de l’ EFFORT !


 

Ainsi, décembre 2020, une étude internationale menée régulièrement révèle le niveau des enfants, adolescents et jeunes adultes français en mathématiques. Depuis ces récentes décennies, ce niveau se dégrade et nous nous retrouvons avant-derniers ou derniers, selon les classes ! Information tombée ces derniers jours sur plusieurs supports, sources fiables.

Dans le même temps, et en lamentable cohérence, il n’y a presque plus de candidats pour se présenter au CAPES de mathématiques. Partant, manque d’enseignants, ce phénomène risque d’empirer.

Le même constat se fait à l’occasion, fréquemment, pour de nombreuses autres disciplines. Au global, concernant la France, c’est le niveau moyen de Q.I. (sur des échelles type Wechsler-Bellevue) qui dégringole. Je sais bien qu’il est d’autres qualités d’intelligence que le Q.I., et que beaucoup n’aime pas cet outil, mais quand même, d’autant qu’il est régulièrement re-étalonné.

Il s’agit bien de la France, car les constats sont tout autres pour les Pays nordiques et les Pays asiatiques, … par exemple.

Impossible donc de dénier les erreurs de nos systèmes éducatifs, tant d’une part importante des enseignants que des parents. Sans appel en regard des méthodes « officielles » promues par nos autorités académiques, comme l’a démontré l’échec cuisant de la méthode globale.

Les comparaisons avec les pédagogies alternatives (orientations Piaget, Montessori, Steiner …) sont sans pitié pour nos « hussards de la République ». Pourtant, beaucoup dans l’humilité ont tenté de donner le meilleur d’eux-mêmes, dans des contextes cultuels moins dégradés, et encore aujourd’hui. Ne parlons pas des rémunérations !

Des années que, tirant avec quelques autres la sonnette d’alarme, nous nous faisons descendre à vue, qualifiés d’incompétents en la matière ou de fantasmes non fondés … !

Certes quelques esprits brillants sortent quand même, en fait dans toutes les disciplines, … mais le niveau des rétributions et reconnaissances dans d’autres Pays nous les font perdre, … sauf quelques saints. Mais il s’agit alors d’individus dont les dons et motivations ne résultent pas de nos systèmes éducatifs collectifs.

Même en musique, où il suffit d’observer la composition de la plupart des orchestres.

Quel est le mal au cœur d’une telle dégringolade ? Je l’ai exprimé à mon professeur de judo, dés ma première année d’enseignement supérieur, observant alentour ; la disparition du sens et du goût de l’effort.  

Désagréable, trop demander, trop dur et difficile de faire des efforts, là au quotidien, dés tôt le matin, en ne s’accordant que les pauses utiles.

Trop d’argent de poche donnant l’illusion de toujours avoir de quoi. Illusion de l’acquis, pas besoin d’effort quand on vous donne tout, trop, trop tôt.

Recours illusoire trop confortable aux calculatrice, tablettes et autres « ressources » internet ; tout n’est pas sur internet, et encore moins l’ajustage laborieux du sens critique.

Des enseignants devenus dépendants de parents gratuitement exigeants et déniant l’autorité, piégés par le confort facile des « trente glorieuses » : tout est facile, à quoi rimerait l’effort, le plaisir d’abord … dans cette vie petit à petit de moins en moins porteuse de sens et de valeurs.

Quand ce n’est pas imposer une pensée unique, et des pratiques d’intolérance aveugle bornée, quelle qu’en soit l’origine.

Des parents ne retenant avec facilité que la partie « droits » de l’enfant dans l’apport pourtant précieux de la psychanalyste Dolto, mais oubliant la partie « devoirs », partant leur devoir d’éduquer leurs enfants sur les « devoirs ».

Des parents que la majorité des informations disponibles à la télé ou sur les tabloïds maintiennent dans l’inculture. Lire, mais inutile voyons, … trop long, trop complexe, pas assez d’images,  trop d’effort. Donc ne pas trop leur en demander, « à ces pauvres petits ». Pire, plier devant leurs exigences.

C’est toute une culture d’un Pays qu’il s’agit de redresser.

Retrouver le plaisir et l’enthousiasme d’atteindre le sommet de la montagne, et jeter aux loins (avec un S) son regard, reprendre son souffle, après un long et épuisant effort.

Retrouver l’enivrement de s’ouvrir à toutes les connaissances, toutes, et découvrir la satisfaction de se dépasser en sachant se  faire violence à propos.

Goûter la possibilité d’exercer son sens critique et forger sa propre opinion, … libre de tout dogme.

Apprendre à buter N et N fois avant de sortir une mélodie qui vibre d’un instrument, et devenir alors léger.

Est-il besoin d’en ajouter ?

Là aussi, c’est une révolution du bas en haut, du haut en bas, de long en large, qui est nécessaire.

 

Michel André Vallée            9 décembre 2020



09/12/2020
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