l’happycratie. Un autre regard sur le mouvement des gilets jaunes.
n nous intime de croire au libéralisme et à la « mondialisation heureuse ». Tout indique pourtant leur échec: ceux qui souffrent le crient dans la rue et sont de plus en plus nombreux. En guise de réponse, on leur demande de le faire avec le sourire.
l’happycratie.
Matthieu Baumier nous dit : « Une minorité d’individus, à l’échelle planétaire œuvre à instituer ce mode de fonctionnement : la pensée économique libérale en s’appuyant sur l’industrie du bonheur, sur ‘l’happycratie’. » Et c’est ce concept d’ « happycratie » qui est intéressant. Baumier précise sa pensée, en montrant « comment une image virtuelle du monde s’impose à nous, prétendant être la réalité, « le rôle que joue la technoscience et la presse ! Dans ce processus » et « ce qui advient maintenant : une déréalisation du réel quotidien ».
Il ajoute : « Nous sommes dans un moment post-démocratique qui garde les apparences de la démocratie représentative et libérale, mais où la démocratie n’est plus que l’image d’elle-même. », ou que l'ombre d'elle-même Nos politiciens et nos 2 157 000 millionnaires français, plus les autres : les aisés, vivent dans une image d’un monde qu'ils pensent être encore le vrai monde.
« Nous sommes sortis du réel, au profit d’une réalité imaginaire et divertissante, sans même nous en rendre compte ! »
Le « débat » Cyril Hanouna et la ministre Marlène Schiappa, nous en donne la preuve où l'on nous montre la politique comme une fête, un spectacle, un cirque, envisagée avec légèreté, alors que les décisions politiques si elles ne sont pas censées, fraternelles et adéquates peuvent conduire une multitude de gens à la misère ou au désordre.
En France, nous voyons tous les samedis défiler, à Paris et en province, des retraités, employés et petits patrons sans le sou, qui sont tout sauf des professionnels de l’agitation ou des casseurs, et qui nous disent, tout simplement, qu’ils travaillent, qu’ils ne bouclent pas leurs mois, qu’ils ne s’en sortent plus et qu’ils en ont marre, mais le gouvernement et les médias nous racontent que ces gens représentent un mouvement disparate, qui ne sait pas ce qu’il veut, et dont il faut surtout, à coups de grenades lacrymogènes et de flash-balls, arrêter la violence.
L'oligarchie croit dur comme fer au néo-libéralisme, alors que ceux qui en sont les victimes le crient et le décrient en ce moment sous ses yeux.
Deux réalités s'opposent : l'happy réalité des nantis et l'unhappy réalité des gilets jaunes.
Craignons que si la première réalité ne veuille pas faire de concessions à la seconde, ne veuille pas la considérer avec humanité et bienveillance, craignons que ce ne soit une troisième réalité qui ne sorte du chapeau et qui dévaste tout sur son passage, celle des forces du désordre et de l'anarchie.
Mimi