es portes que nous avons verrouillées

Seront un jour ouvertes

Le vent de l’histoire emportera notre égoïsme

Notre dédain

Notre dramatique frilosité

Les portes que nous pensions nous protéger

Ne sont que paille

L’avenir nous dira combien nous avons été injustes

Insupportablement suffisants

Ceux que nous avons laissés au bord de la route

Quand nous avons détourné le regard

Pensant les oublier

Tous ceux que nous avons laissé périr

Brûlés dans la poussière des déserts ou noyés dans les eaux froides de la Méditerranée

Reviendront nous hanter pour l’éternité

Ce qui était notre bonne conscience deviendra un insupportable remord

Nous n’avons pas été à la hauteur de la détresse de trop d’humains

Notre futur est à tout jamais noirci de tant de mépris

Un jour ils viendront nous demander où nous étions quand ils souffraient

Et nous n’aurons aucune réponse digne

Nous avons été dramatiquement absents de tous les rendez-vous avec l’humanité.

Cette illustration avec l'aimable autorisation de l'auteur Michel Pons: retrouvez-le  ici