Exode
ous ces yeux
brûlés par le voyage
et qui n'ont plus de larmes
pour dire l'impossible retour
Tous ces bras
rongés par les combats
Qui ne s'accrochent plus
qu'au vent glacé du désespoir
Toutes ces mains
frippées d'avoir trop prié
qui ne serrent plus
que des brumes d'absence
Tous ces gens
brisés d'avoir tant marché
d'avoir tant nagé
d'avoir tant espéré
et qui ne trouvent
au bout de leur voyage
que des yeux qui se ferment
des bras qui se refusent
des mains qui repoussent
des gens absents
froids d'indifférence
pétris de haine
vides d'humanité