Ni parano ni complotiste, mon billet du jour.
e répéter encore, se répéter sans cesse « je ne suis pas paranoïaque, je ne suis pas complotiste, je ne suis pas paranoïaque, je ne suis pas complotiste, je ne suis pas paranoïaque… »
Mais j’ai des doutes !
J’ai le sentiment désagréable que l’information nous parvient après passage dans un filtre dont nous mesurons difficilement l’importance, l’efficacité et l’objectif. La question se pose pourtant de façon aiguë, Qui décide de ce qu’il est bon, nécessaire, suffisant de porter à notre connaissance. Que devons-nous savoir de la marche du monde, et même ce que nous devons en penser. Le rôle joué dans nos sociétés est devenu central et fondamental pour une oligarchie propriétaire de quasiment tous les organes de presse. Cette complicité est devenue patente, sauf pour quelques naïfs peu exigeants, les médias sont un des piliers essentiels du système. On protège ceux qui vous nourrissent ! Cette complicité se double de ce que je vois comme le formatage des « élites », nourris dès le biberon à la pensée unique néolibérale, et bien incapables de s’arracher à la doctrine. Ils sont complices, mais ils ne peuvent être autre chose, incapables d’envisager une autre approche des évènements. Cette oligarchie médiatique s’est tellement fondue dans le système qu’elle est elle aussi le système.
Dans ce flot d’informations prémâchées et orientées, le citoyen ordinaire mais curieux et conscient se débat et s’interroge. Le monde ne nous est plus lisible. A force de travestir la vérité, nous en sommes parvenus à une situation dans laquelle toute information est acceptée sans esprit critique ou suscite le doute. Et lorsque le doute s’installe à ce point, lorsqu’on a si peu de moyens de le lever, il devient mortel et la croyance l’emporte sur l’analyse et la réflexion. Si je doute de tout, je ne peux plus analyser, mettre en perspective, me forger une opinion.
Le mouvement des gilets jaunes est à cet égard un exemple dramatique. Il a dès le départ inquiété le pouvoir et a donc fait l’objet des pires campagnes de désinformation. Des campagnes dignes des pires états totalitaires. Rien ne nous a été épargné : Racisme, homophobie, antisémitisme, mélange de droite extrême et de gauche violente, bêtise, la liste est infinie… Désinformation orchestrée plus violence du pouvoir, le mouvement aurait du mourir très vite. Ça n’a pas été le cas. Ce mouvement est enraciné au plus profond de la population qui souffre le plus et qui a décidé que ça suffisait. Le problème à mes yeux est que cette collusion médias pouvoir va avoir pour effet de fracturer dramatiquement la société française. Nous allons vers une France scindée en deux camps. Les pro-jaunes, les anti, avec à terme de potentiels affrontements. Et nous sommes forcés de penser que la démarche est délibérée, et que c’est dans cette scission que l’état pense trouver le moyen de sa sauvegarde. Le gouvernement se présentera comme le protecteur de ceux qui ont peu certes mais peur de le perdre et ceux qui n’ayant plus rien à perdre s’insurgent. Jeu dangereux !
Nous en sommes là aujourd’hui, incapables d’appréhender l’avenir faute d’un présent lisible et non déformé. Nous avançons dans l’obscurité du mensonge organisé, au jour le jour, en essayant de ne pas nous faire abuser. Mission quasi impossible !
Pour en revenir à mon propos original, il est donc légitime de douter. Douter de tout et en tous temps. Il nous reste encore, mais pour combien de temps, quelques outils pour mettre les évènements en perspective et ne pas subir totalement la dictature médiatique. Nous devons lutter également sur le plan des idées, opposer d’autres visions à celles qu’on tente de nous imposer. L’oligarchie aurait à la rigueur accepté quelques manifestations gentillettes, juste pour dire qu’on n’était pas contents, mais rien ne s’est pas comme prévu, l’agacement est devenu colère et en raison d’une gestion catastrophiquement méprisante du président la haine a émergé, preuve que la souffrance est grande dans cette société.
Alors, dans la mesure où je le crois, le mouvement va perdurer, il va falloir résister physiquement et intellectuellement à cette entreprise de destruction. Les manipulations vont perdurer, s’accentuer sans doute, mais elles n’y changeront rien ! Ils pourront bien par exemple aboyer parce qu’un philosophe de pacotille, par ailleurs si souvent méprisant envers les petites gens, a été copieusement insulté dans la rue, ils pourront bien rapporter des propos qui n’ont pas été tenus, en appeler au nécessaire sursaut républicain, il n’en restera pas moins que la pire insulte a été faite au peuple français tellement maltraité et méprisé.
Ils essaient de nous faire croire que ce mouvement est porteur de toutes dérives, ceux qui ont le plus dérivé, ce sont eux !
Que l’oligarchie commence par être irréprochable, en ne nommant pas par exemple un condamné pour malversations au conseil constitutionnel, elle pourra ensuite demander à ceux qu’elle brise de l’être à leur tour.