Gilets jaunes: Acte XIII 09 février!
et épisode 13, je ne vous le commenterai pas comme les précédents. Je vais éviter la collection d’articles et de vidéos, les gens qui passent sur mon blog, j’en suis certain, savent où les trouver…
Par contre, je vais essayer de vous faire part de quelques réflexions.
13 semaines ! Y a-t-il jamais eu dans ce pays un mouvement social qui dure autant ? A l’évidence non, et je pense qu’il n’est pas près de s’éteindre.
Mais voila : il semble, si on en croit quelques sondages, et vous savez toutes les réserves que j’émets sur ce magnifique outil de manipulation des opinions, que le mouvement reste très populaire et les français semblent le soutenir massivement. Et bien, voyez-vous, c’est là justement que je m’inquiète. Car, avec un tel soutien, et même si les chiffres annoncés chaque semaine sont à l’évidence honteusement minorés, si ce soutien s’exprimait au moins une fois concrètement, ce serait une véritable marée humaine qui déferlerait dans les rues et emporterait ce pouvoir très rapidement. Soutenir oui, mais être dans les cortèges serait mieux.
Alors, la question : pourquoi les gens ne se joignent pas en masse ? Difficulté à franchir le pas ? Passer d’observateur à acteur n’est pas dans les gènes de l’humain.
Et s’il y avait un problème avec la nature même du mouvement, les options choisies par la majorité des participants, la disparition volontaire ou contrainte des corps intermédiaires.
Je développe. Au départ, le mouvement s’est voulu citoyen, apolitique, hors partis et syndicats, sans leaders ni porte-paroles, sans structure établie. Cette option, je l’avais écrit depuis le début, ne me paraissait pas efficace. Je reste persuadé qu’on ne réussit pas seul. Un peuple ne se résume pas à un mouvement aussi ancré dans le réel soit-il ! Ce choix de fonctionnement a tenu un temps, mais ne peut assurer la continuité et la survivance. Preuve en est l’émergence malgré tout de figures que la presse s’applique à mettre en avant, non sans arrières pensées, et la création de listes aux européennes, la pire décision qui pouvait être prise pour diviser et faire le jeu du pouvoir. Les gilets jaunes ont maintenant du mal semble-t-il à maintenir le contact avec l’ensemble de la population, leurs objectifs ne paraissent plus une évidence pour tout le monde, le mouvement se dilue même si, je le répète, on ne peut pas parler comme le fond les médias d’essoufflement ou de disparition.
Peut-être les participants des premiers jours, pour beaucoup des primo-manifestants, ont-ils été naïfs au point de penser que les blocages des premiers jours feraient fléchir l’état. Quelle erreur. Il n’est qu’à voir tous les artifices qui ont été déployés pour dénaturer, décrédibiliser, minimiser, mépriser le mouvement et ses participants. Il n’est qu’à voir le déferlement de violence policière à chaque manifestation, les justifications avancées par le sinistre de l’intérieur, les blessés graves.
A l’évidence, le mouvement doit se donner les moyens de se perpétuer. Comment, je ne sais pas. En tous cas, il faut changer.
Il faut absolument réussir à fédérer tous les mouvements de mécontentement, toutes les luttes déjà engagées partout sur le territoire. Accepter ne n’être plus seul, accepter de dire que ce mouvement est politique, politique au sens premier du terme. Accepter les différences, d’autres mots d’ordre quand, sur le fond, ils tendent à satisfaire les mêmes revendications. Plus de libertés, plus de démocratie, plus de pouvoir d’achat, plus de pouvoir laissé au peuple, plus de services publics, plus de justice fiscale, plus de justice sociale…
Les manifestations du samedi ne peuvent pas continuer à n’être que des défilés à risque pendant lesquels les forces de police font un usage démesuré de la force, mutilent, éborgnent, arrêtent, interdisent, incarcèrent. Il faut cesser de n’être là que pour se compter et opposer ses chiffres à ceux monstrueusement falsifiés du pouvoir. Il faut cesser de s’exposer sans que le pouvoir n’en pâtisse.
Facile à dire je vous l’accorde. Mais les dérives de ce pouvoir engagent à ne pas souhaiter le voir se perpétuer, et le peuple devrait se déclarer en état de légitime défense. L’absence de partis d’opposition dignes de ce nom, l’absence des syndicats ouvriers occupés à on ne sait quoi mais pas aux intérêts des travailleurs, pèsent lourdement dans la balance et pénalisent le mouvement de protestation.
L’avenir est donc dans la recherche de la convergence la plus forte, autour de mots d’ordre communs et mobilisateurs. Ce mouvement est né spontanément, ceux qui y ont participé on découvert la solidarité, la fraternité, les invisibles sont devenus visibles, les muets ont pris la parole. Il a mis à jour une société fracturée avec ses galériens et ses profiteurs plus une frange non négligeable qui vit comme des gilets jaunes mais se prend encore pour des premiers de cordée. Et ce sont ces derniers le principal obstacle à l’avenir de ce mouvement.
Je crois sincèrement et fermement que ce mouvement ne mourra pas subitement et que ce qui est né ne mourra plus jamais. Mais, l'objectif premier était bien de mettre à mal ce pouvoir et cela reste encore à faire. Il faut douter, mais garder espoir. Et à chacun de prendre soin de lui car, en face, ils n'hésitent pas à tout faire pour museler ce qui est devenu la seule opposition.
Je ne peux pas ne pas vous joindre la version de Didier Maïsto qui lui était sur place.
Les Amis,
Je suis fatigué mais je ne peux attendre demain pour vous signaler ce que j'ai vu aujourd'hui, qui diffère de la relation qui en a été faite par les médias audiovisuels et les autorités.
Ce soir, je ne ferai pas de poésie.
Je vais donc vous dire les choses de façon brute.
Il y avait à Paris beaucoup de monde dès 13h00 dans le cortège, je dirai 12.000 à 15.000 personnes.
Devant l'Assemblée nationale, premier blocage des forces de l'ordre, impossible d'avancer ou de reculer.
Des types habillés de noir -cagoule, capuche, casquette- commencent à s'en prendre aux palissades devant le Palais Bourbon. Premiers gazages de la police.
Puis ça finit par avancer vers le boulevard Saint-Germain.
Des petits groupes de 5/10 personnes, très organisés, très entraînés, très violents, s'en prennent au mobilier urbain.
Des Gilets jaunes protestent, des riverains aussi : les types en noir sont très dissuasifs et veulent en découdre en les traitant de tous les noms et en les menaçant de façon très explicite.
Aucun policier pour les interpeler.
AUCUN.
Ils poursuivront leurs dégradations tout au long de l'acte 13, en toute impunité.
Si vous les filmez, vous avez des problèmes.
Je l'ai quand même fait, en prenant garde.
Tout est sur mon profil.
Je vous invite à regarder ces Live et surtout à les partager.
Slogans stupides taggés sur les monuments (slogans de grossière manipulation), devantures de banques explosées, voitures défoncées et incendiées, automobilistes violentés et pratiquement lynchés... par toujours ces mêmes types en noir. Je les appellerai ainsi, pour ne pas interpréter ni prêter le flanc à de vaines polémiques. Car il ne faut pas se tromper de débat et se poser les bonnes questions.
Ce fut la même chose devant le Sénat.
Puis l'apothéose au Champ de Mars.
Scènes de guérilla urbaine, de chaos -le mot n'est pas exagéré- et toujours pas d'interpellations alors que les délits sont flagrants.
Circulation ni déviée ni bloquée, mobilier urbain, pierres, morceaux de macadam, bouteilles -et même bancs publics- qui volent, grenades de désencerclement et lacrymogènes au beau milieu des touristes et des promeneurs, avec parfois des enfants en bas âge.
Et pour finir envahissement du Trocadéro, avec quelques feux ça et là.
Puis vient le tweet du ministre de l'Intérieur, qui fait part de son "indignation" et de son "dégoût" suite à l'incendie d'un véhicule de la Mission Sentinelle.
Alors même que la police pouvait réagir pour l'empêcher, alors même que de vrais Gilets jaunes ont poussé le second véhicule pour éviter que le feu ne s'y propage.
Ensuite les JT relaient la version gouvernementale officielle.
Sur TF1, la speakrine, yeux perçants et sourire un brin désabusé, à 20h00 :
1/ Graphique commenté et martelé -la participation ne cesse de baisser, samedi après samedi.
2/ "Ce qui en revanche ne change jamais c'est la violence" (sic).
3/ Sujet sur un extrémiste proche de Soral -dont j'ignorais jusqu'à l'existence- et qui aurait, avec 200 types, fait basculer le mouvement vers l'extrême droite la plus haineuse.
4/ Un commerçant interviewé qui indique "houlala on a perdu 50% de notre clientèle, même les parkings sont vides, il faut que ça s'arrête".
5/ Sujet attristé sur la maison secondaire de M. Ferrand, avec "un début d'incendie d'origine criminelle qui s'est éteint tout seul" et "toute la classe politique solidaire, même Mélenchon lui ayant adressé un message personnel".
6/ Pas un mot en revanche sur ces fameux types en noir laissés bien tranquilles par les autorités.
7/ Pas un mot enfin sur l'estimation du chiffre des manifestants par les manifestants eux-mêmes -ou les observateurs sur place.
Je reviendrai en détail sur cette journée. Mais dès ce soir je tenais, sans jugement de valeur, sans qualifier d'aucune façon ce que j'ai vu -et filmé-, sans porter d'accusation, décrire les faits et les mettre en miroir avec la relation qui en est faite, dans la foulée.
Et cet autre texte du même auteur:
GILETS JAUNES :
HUIT QUESTIONS SIMPLES,
HUIT REPONSES INDISCRETES
Ceux qui me connaissent depuis longtemps savent bien que je ne suis ni un factieux, ni un séditieux, ni un extrémiste-complotiste, ou que sais-je encore issu de ce charabia servant de cache-misère de la pensée. Simplement un citoyen qui souhaite continuer à vivre dans un pays libre. Et à informer librement.
Depuis plusieurs semaines maintenant, je bats le pavé parisien car je voulais me rendre compte par moi-même, sans oeillères et sans a priori de ce qui se passe dans les différents actes des Gilets jaunes.
Je dois vous dire aujourd'hui mon état de sidération, tant en raison de ce que je vois sur le terrain que pour la relation qui en est faite par les medias audiovisuels "mainstream" -comme par les autorités. Nous sommes bien dans du "storytelling". Et ensuite vous avez des gens sur les plateaux TV ("éditorialistes", ex-politiciens reconvertis en sachants, philosophes de salon sinon de comptoir) qui viennent parler, parler, parler, à partir d'un matériau qui emprunte peu au réel. Et on appelle cela "débattre". En fait, ces gens-là ne parlent que d'eux-mêmes. Encore et toujours.
Nous sommes de fait dans la syllogistique la plus achevée
et les prémisses -majeures et mineures- fausses ne peuvent que conduire à des conclusions erronées. Nous le savons depuis Aristote : quand les propositions sont données et supposées vraies, le syllogisme permet de valider la validité formelle de la conclusion, qui est nécessairement vraie si les prémisses sont effectivement vraies. La boucle est bouclée. Elle est infernale. Tour d'horizon.
1/ Les manifestants sont-ils nassés devant des lieux stratégiques et symboliques -par exemple devant l'Assemblée nationale- pour que la situation se tende, dégénère, dans le but d'obtenir des images choc destinées à discréditer le mouvement ? Aujourd'hui je peux l'affirmer : la réponse est oui.
2/ Des individus n'ayant rien à voir avec le mouvement, habillés en noir de pied en cap (qui portent parfois un gilet jaune pour se fondre dans la foule) se livrent-ils à des actions d'une violence extrême en toute impunité ? Aujourd'hui je peux l'affirmer : la réponse est oui.
3/ Le ministère de l'Intérieur manipule-t-il grossièrement les chiffres pour minimiser l'ampleur des manifestations, présentées comme des actions de quelques excités voulant renverser la République ? Aujourd'hui je peux l'affirmer : la réponse est oui.
4/ La plupart des medias audiovisuels racontent-ils une histoire "pleine de bruit et de fureur", pour reprendre Faulkner faisant référence à Macbeth, collant parfaitement aux versions officielles fournies par l'exécutif ? Aujourd'hui je peux l'affirmer : la réponse est oui.
5/ Est-il légitime de se poser la question sur la provenance de ces fameux individus en noir, parfaitement entraînés et organisés -black bloc ? policiers infiltrés ? mercenaires divers utilisés pour que le mouvement soit pourri et qu'on n'en retienne que l'extrême violence ? Aujourd'hui je peux l'affirmer : la réponse est oui.
6/ Les policiers de la BAC sont-ils à leur place dans les manifestations, sont-ils formés au maintien de l'ordre, ont-ils le calme et le recul nécessaire pour gérer la situation ? Aujourd'hui je peux l'affirmer : la réponse est non.
7/ Les ordres donnés sur le terrain via les salles de commandement -il y a tant à dire sur le sujet, je le ferai dans un autre post- sont-ils de nature à maintenir l'ordre, avec pour mission première de protéger les manifestants ? Aujourd'hui je peux l'affirmer : la réponse est non.
8/ Y a-t-il eu des infiltrés fichés "S" pour islamisme radical dans certains actes des Gilets jaunes ? Aujourd'hui je peux l'affirmer : la réponse est oui -notamment lors de l'Acte 3 le 1er décembre à l'Arc de Triomphe, plus de 70 personnes identifiées, aucune vérification ce jour-là aux stations RER, métro et sur les routes, tout le monde pouvait circuler -la préfecture de police de Paris et la place Beauvau sauront immédiatement de quoi je parle.
Pour conclure : jamais je n'aurais pu écrire cela si je m'étais contenté, comme beaucoup, de relater l'histoire de "l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours". Seulement voilà, j'ai vu l'ours et je raconte. Touche pas au grizzly. Ben si.
Le mouvement des Gilets jaunes est en train d'être complètement pourri et fracassé par des infiltrations parfaitement orchestrées, mises en scène et théâtralisées par un exécutif qui continue simplement de jouer sa partition : "progressistes contre populistes". Les médias font les images qui conviennent et organisent les vrais-faux débats censés dénoncer celles-ci.
C'est une mécanique parfaitement huilée, ça n'a strictement rien d'un complot, cela se passe ainsi depuis des décennies. Le phénomène s'est accru depuis que la politique est devenue "un métier" et que les médias dépendent largement d'actionnaires en affaires avec l'Etat, à des niveaux stratégiques. Ajoutons-y, de la part des journalistes, la volonté de plaire au Prince et la dose d'autocensure adaptée et vous avez ce schisme entre le réel et le fantasmé. Que dis-je un schisme ? C'est une péninsule.
Le seul petit problème : les réseaux sociaux, les Facebook Live, la circulation de l'information, "les Gaulois réfractaires". Il sera véritablement difficile de mettre des centaines de milliers de Français en garde à vue et/ou en prison au seul motif qu'ils n'avalent pas la "vérité officielle". Qu'en pense Alexandre Benalla ? Et qu'en pense Iskander Makhmudov ?
Voila, maintenant c'est à vous de vous faire une opinion sur ce 13 février 2019 et de propager ces infos!