e n'est pas moi qui ai choisi d'en porter un tous les jours, et je sais que de nombreuses femmes décident de s'en passer.
Parfois d'ailleurs je m'en libère temporairement. A la maison, en vacances...
Au départ c'est ma mère qui a décidé que je devais en porter un, lors de mon adolescence, par pudeur et discrétion. Pour que mes seins ne soient pas trop voyants, pour qu'ils soient maintenus et recouverts.
Un vieux fonds de puritanisme devait bien être à l'origine de cette décision imposée.
Une certaine idée de la soumission du corps des femmes, aussi.

Par la suite j'ai bien compris que la société dans son ensemble, le monde du travail par exemple, et même une grande majorité d'hommes, préfère que les femmes portent ce vêtement à but uniquement protecteur.
Protecteur, oui.
Car contrairement à certaines croyances naïves, le soutien-gorge n'a jamais empêché la ptôse des seins. On pourrait même avancer que dans ce domaine, une activité sportive adéquate pratiquée torse nu serait plus efficace pour renforcer la musculature de la poitrine.

Le soutien-gorge protecteur donc.
Protecteur contre le désir des hommes ?
Ou protecteur contre l'excitation possible provoquée par les frôlements de tissus, chez les femmes ?
Ou les deux.

Ce voile des seins, la société m'a convaincue depuis trente ans de le porter tous les jours.
Je le sais et je le fais pourtant.

Par contre, si un individu quel qu'il soit m'agressait et m'humiliait publiquement à cause du port de cet accessoire, je lui cracherais à la gueule.

Et je garderais l'accessoire jusqu'à ma mort...

Brigitte Parraud