…..du cœur ?
Bonjour. Celui-là n’était pas prévu dans le plan quinquennal mais, allez savoir pourquoi, en l’ayant sous la main je me suis dit qu’il pouvait représenter une forme de respiration. Comme un entracte. Surtout en ce moment. Je me doute que son chemin vers la postérité sera semé d’embûches bien difficiles à surmonter mais cela n’ôtera rien au petit plaisir (tout le monde a ses faiblesses) que j’avais pris alors en le rédigeant. Certaines mauvaises langues (donc pas parmi vos lecteurs attitrés !) pourraient dire que même lorsque je prétends m’adonner au gros humour absurde, faut encore que je trouve le moyen d’y foutre des grains politiques. Tant pis pour eux.
Si vous décidiez de le publier, je m’en remettrai à vous, une fois de plus, pour entrelacer les lettres qui doivent l’être selon les canons de notre langue écrite. L’imprécision du titre doit, évidemment, renforcer tout le (gros) sel de la conclusion. Je crains pourtant que même des plus de 20 ans ignorent qui était ce Barnard, ayant réalisé la première greffe du cœur…(Eh bien, miracolo : cette fois le cœur a du cœur, et s’entrelace tout seul. Il a bon cœur.)
l y avait des candélabres
Eclairant le riche cercueil
Des faces blêmes comme marbre
Et qui tremblotaient sur le seuil
Il y avait de la tristesse
Au fond du slip des assistants
Qui s’en revenaient de confesse
Où ils avaient payé comptant
Seules les membres de la famille
Avaient le désespoir discret
Celui, très digne, qui maquille
Les petits rires secrets
Mais l’ancêtre, sans retenue
Tapait des mains et ricanait
Son heure n’était pas venue
D’autres passeraient sous son nez
Les visiteurs, en redingote
Haut-de-forme et chaîne d’or
Des satyres jusqu’aux bigotes
Paniquaient de cette mort
On n’avait rien vu de tel
Du fond de l’histoire des temps
Un truc à tuer des mortels
Qui pensaient le rester longtemps
Un vieux crocodile pleurait
En flageolant sur ses guibolles
Et son gros voisin, atterré
Demandait : « serait-ce un symbole ? »
L’épouvante gagnait la troupe
Où des gens s’évanouissaient
Et le curé louait, par groupes,
Un chapelet, qu’il bénissait !
Le corps s’appelait Bouffargent
C’était le roi de la finance
Le pape des plus riches gens
Le sphinx des sphinx de la puissance
Il possédait deux cent trois banques
Et cent-vingt trusts de l’industrie
Bref, il jouait à la pétanque
Avec Dieu, le sort des patries
Quand le docteur Barnard parut
On lui redemanda la chose
Et, de la mort du disparu
De bien-bien confirmer la chose
Le docteur dit, dans le silence,
Avoir écarté toute erreur
Où s’arrêtera donc la science ?
« Oui, c’est une grève du cœur ! »
Marius Vinson