Manifestation du 10 Novembre


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eux jours se sont écoulés après la manifestation du 10 novembre « contre l'islamophobie ». Apparemment, difficile de jouer les indifférents, de se dire sans opinion. Deux jours en effet, pendant lesquels, deux camps se sont opposés, et le mot est faible.

 

Il y a eu, et ce avant même la manifestation, deux camps fermement ancrés dans leurs convictions, et dans l'incapacité, voulue certainement, d'établir un semblant de dialogue.

On se devait d'être pour ou contre ! Nulle place à la moindre nuance, et encore moins à la moindre tentative de dialogue.

 

Cette manifestation nous montre à l'évidence à quel point les français sont inscrits dans une démarche jusqu’au-boutiste, et que dialogue et tolérance ont disparu. Les deux camps sont donc irréconciliables.

 

D'un côté les « pour », avec leurs arguments bienveillants, leur refus de la stigmatisation, la volonté de respecter tout un chacun, de l'autre les « opposants », la plupart du temps extrêmement virulents, ne reculant devant aucun anathème, aucune exagération, aucune approximation, beaucoup de violence et de rage aveugle.

 

Et moi, je cherche à me positionner dans ce « foutoir ». Car je refuse la position du tout noir ou tout blanc. Les choses ne sont pas si simples, il faudrait se montrer capables de nuances, de négociation, de compromis (pas de compromission). Reconnaître enfin qu'on n'est détenteur d'aucune vérité mais prêt à discuter.

 

Que ressort-il de cet événement, quelles leçons la société française peut-elle bien en tirer ?

Réglons tout de suite le cas de la presse qui une fois encore a servi une mixture indigeste pour que ce qui était présenté comme une marche vers plus de tolérance, plus de fraternité soit caricaturée au point qu'on n'en retienne plus que de noirs desseins.

 

Les français ont vu ce qu'ils voulaient voir, pas seulement ce qui était. On s'est concentré sur l'explosion de la gauche lors de cet événement, on a déliré sur la présence de Mélenchon et des discours antérieurs, on a extrait de la journée des bribes de discours très connotés je le concède, des prises de position parfois douteuses, mais on a oublié l’essentiel sans doute : des gens défilant pacifiquement et tranquillement, l'absence de heurts, de dégradations, des expressions d'une vraie fraternité, des drapeaux français brandis fièrement une Marseillaise chantée à tue tête.

Il y avait réellement du positif et de l'encourageant, on n'a mis en exergue que ce qui détonnait et troublait la bien-pensance.

 

Évidemment que dans ce genre d’événement, tout le monde n'est pas sur la même longueur d'onde, évidemment que certains veulent en profiter pour avancer leurs pions et diffuser des messages en accord avec leur doctrine. Ne pas le reconnaître serait faire preuve d'une trop grande naïveté.

 

Mais l'essentiel n'était-il pas ailleurs ? Ne peut-on se réjouir du fait que pour une fois des gens pouvaient être fier d'être ce qu'ils sont et l'exprimer ? Ne peut-on regretter qu'il faille en arriver là pour qu'on cesse de stigmatiser une partie non négligeable de la population de ce pays, et qu'en leur offrant respect et liberté d'expression on évite ainsi des dérives possibles ?

 

Commentateurs, politiques, éditorialistes ont a dessein semé le trouble, osé tous les amalgames pour qu'à la fin il ne reste que le malaise qu'il sera ensuite facile d'attribuer « aux musulmans » et aux « islamo-gauchistes » qui les soutiennent. Nous en sommes là, dans une caricature d'analyse sociétale et un refus de donner à chacun sa place avec la possibilité d'obtenir qu'il ne cherche pas à outrepasser les droits qu'on lui reconnaît.

 

Je ne peux conclure sans me dire que la manœuvre de certains est grotesque. Au nom de la liberté de la femme, des menaces de « grand remplacement », on focalise l'attention des français sur des problèmes qui ,somme toute, sont très marginaux évitant ainsi que le bon peuple aveuglé oublie quels sont les véritables dangers qui le menacent.

 

Nous sommes clairement en présence d'une tentative de créer et désigner aux français un bouc-émissaire tout trouvé et tellement pratique. Une des raisons pour lesquelles il aurait me semble-t-il fallu soutenir cette manifestation, sans être dupe, était de signifier au pouvoir que la France a déjà une fois joué la carte du « responsable de tous ses maux » et qu'elle ne recommencera plus jamais.

 

Hélas, ce message n'a pas été transmis, trop brouillé par les manigances du pouvoir, la complicité soumise des médias, et la propension des français à détester tout ce qui touche à l'islam et ce depuis longtemps.

 



12/11/2019
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