Mais si Manu, notre système d'aides sociales est bon!
amais avare de raccourcis caricaturaux, Macron, a dit: « On met un pognon de dingue dans des minima sociaux, les gens sont quand même pauvres. On n’en sort pas. Les gens qui naissent pauvres, ils restent pauvres. Ceux qui tombent pauvres, ils restent pauvres. On doit avoir un truc qui permet aux gens de s’en sortir ! »
SI on excepte la forme, rien de bien neuf: le refrain est toujours le même. Pourquoi dépenser autant d'argent pour aussi peu d'efficacité?
Il a raison le Macron sur un point au moins: la pauvreté est une situation de laquelle on hérite trop souvent, et dont on ne sort pas si facilement!
Mais là s'arrête la cohérence du discours. Car, ne lui en déplaise, et je crois que ça lui déplait fortement, ce qui permet aux gens de s’en sortir un tant soit peu existe: ce sont les impôts et le système de redistribution, RSA, prime d’activité, allocations logements, etc. Touty ce que le locataire de l'Elysée semble décidé à remettre en question.
Si on accepte de parler non pas du coût (élevé il est vrai) mais de l'efficacité, ce n'est pas si mal.En 2014, les impôts et prestations sociales ont en effet fait baisser le taux de pauvreté de 7,9 points. 4,9 millions de personnes ont ainsi pu sortir de la pauvreté cette année-là.
Je l'ai écrit ailleurs, avec 13,6 % de pauvres dans sa population, la France est bien en dessous de la moyenne européenne (17,3 %), de l’Allemagne (16,5 %), du Royaume-Uni (15,9 %) ou encore de l’Italie (20,6 %). Et non seulement il y a moins de pauvres, mais ils sont "moins pauvres". En France, les pauvres ont un niveau de vie relativement proche du seuil de pauvreté ce qi n'est pas le cas en Roumanie, en Grèce, en Espagne et en Bulgarie par exemple, pays qui cumulent un fort taux de pauvreté et des inégalités élevées.
L'opinion de la macronie n'y changera rien: le système de redistribution français permet de limiter à la fois la pauvreté et les inégalités, comme il permet de gommer les différences entre les régions. Par exemple, dans les Hauts de France, les aides représentent près de la moitié du revenu des plus modestes!
Alors, le système n'est certes pas parfait, il est peut-être parfois complexe, le volet "redistributif" sans doute encore insuffisant.
Mais notre modèle social ne marche pas si mal, et nourrir à son propos autant d'animosité est on ne peu plus louche. Laisser ce pouvoir le remettre en question serait un impardonnable renoncement!