Liberté d'expression: quel avenir?
D'abord la loi sur les « FAKE-NEWS... ». Puis BIG BROTHER.
BIG BROTHER n'est plus à notre porte, il rentre dans nos chaumières.
n n'a jamais vu un règlement européen être accepté aussi rapidement par les gouvernements européens (en moins de 3 mois !), et ce malgré les inquiétudes exprimées par divers États qui se sont opposés à la version actuelle du texte : la Finlande, la Slovaquie, la République Tchèque, la Pologne, le Danemark . Macron les a manifestement convaincu que, les élections européennes approchant, ils pourraient maintenir leur pouvoir en agitant l’inaltérable prétexte terroriste. En résulte une censure et une surveillance généralisée de l’Internet.
Le Conseil de l’Union européenne vient donc d’acter à l’instant et sans le moindre débat sérieux, un projet de loi qui obligera tous les acteurs du Web à se soumettre aux outils de surveillance et de censure automatisés fournis par Facebook et Google, la Commission européenne se félicite publiquement « avoir travaillé depuis deux ans avec les plate-formes clefs du Web au sein du Forum européen de l’Internet », qui regroupe Google, Facebook, Twitter et Microsoft, « pour s’assurer du retrait volontaire de contenus terroristes en ligne », notamment grâce à « l’initiative menée par l’industrie de créer une « base de données d’empreintes numériques » [« database of hashes »] qui garantit qu’un contenu terroriste retiré sur une plate-forme ne soit pas remis en ligne sur une autre plate-forme ».
Pour la Commission, déjà, « l’objectif est que les plate-formes en fassent davantage, notamment en mettant à niveau la détection automatique de contenus terroristes, en permettant à la police d’exiger le retrait en une heure des contenus qu’elle jugera « terroriste », SANS L'AUTORISATION D'UN JUGE.
Deux mesures aussi délirantes qu’inédites, qui conduiront à soumettre tout l’écosystème numérique européen à une poignée de géants que l’Union prétend cyniquement vouloir combattre, tout en risquant de remettre en cause la confidentialité de nos correspondances.
Tout cela n'a rien de rassurant ! Puisque tout échange entre particulier serait analysé, décortiqué et soumis à une censure selon le bon vouloir de « on ne sait qui », et les juges seraient absents de ce contrôle !
En 2017, l’UNESCO publiait un rapport analysant 550 études publiées sur la question de la radicalisation en ligne. Le rapport conclut que « l’état actuel des preuves sur le lien entre Internet, les médias sociaux et la radicalisation violente est très limité et qu’il n’y a « pas de preuves suffisantes pour conclure qu’il existe un lien de causalité entre la propagande extrémiste ou le recrutement sur les réseaux sociaux et la radicalisation violente des jeunes ». Le rapport souligne que « les tentatives pour empêcher la radicalisation des jeunes sur les aspects Internet n’ont pas prouvé leur efficacité mais, d’autre part, peuvent clairement nuire aux libertés en ligne, particulièrement la liberté d’expression » .
DANGER donc pour nos libertés : la menace terroriste pourrait être instrumentalisée pour acter la fusion de l’État et des géants du Net, et ainsi consacrer la surveillance généralisée et la censure automatisée de nos échanges en ligne.
Ces millions d'échanges sur internet seront sous la surveillance de l'intelligence artificielle, tout mot paraissant suspect déclenchera une vérification de votre discours.
Liberté de pensée ? Oui, à condition qu'elle soit soumise à vérification et autorisée à circuler...
Mimi