On t’a tué
Naître en hiver
N’était pas une mauvaise affaire
Tu étais né pour croire
Mais dans le fond de ton trou noir
Tu as souvent prié
Et beaucoup pleuré.
Partir en galère
T’enfuir à la guerre
C’était la même souffrance
Car ton adolescence
Portait les mêmes stigmates
Que celles laissées de ton enfance.
Tu as voulu taire
Toutes tes misères
Tu as voulu fuir
Tu as voulu haïr
Mais pourquoi faire
Tu vivais déjà en enfer.
Souffre-douleur toute ta vie
Ton cœur tu as cherché jusqu’à l’infini
Debout ou à genoux
En colère ou en prière
Tu as souffert
Tu as pensé devenir fou.
Un jour tu t’es tu
Des poings et des pieds
T’ont jeté face contre terre
Corps tout ensanglanté
Tu n’as pas résisté
Tu es mort battu.
Francine Fortier Alberton.