Lettre ouverte aux CRS
Messieurs les CRS
Demain, dans quelques jours, on ne sait encore, nous nous retrouverons face à face. Ardèche, Lot, Var, région parisienne, vous protégés de vos casques, vos guêtres, vos boucliers, nous armés de notre seule volonté d’empêcher un nouveau crime contre nos territoires. Oh je sais, vous ne faites qu’obéir aux ordres, mais vous connaissant un peu, je sais que vous ferez bien votre travail, surement avec beaucoup de zèle, certains de votre bon droit, l’esprit rassuré par les consignes de vos supérieurs.
Mais voyez-vous, messieurs les gardiens de l’ordre, cette bataille n’est en rien semblable aux autres. Nous la menons au nom des générations futures, pour empêcher que ce qui reste encore à sauver de cette terre déjà tellement martyrisée ne soit définitivement détruit dans l’intérêt de compagnies pétrolières et gazières venues d’ailleurs.
Alors, messieurs les CRS, avant d’abaisser vos matraques, de lancer vos grenades, demandez-vous ce que vos enfants penseront de vous demain quand il faudra leur dire que vous avez permis cette infamie. Quand il faudra leur avouer que vous avez protégé le fort au détriment du faible, que vous avez permis à des gens sans scrupules de pourrir leur univers. Comment justifierez-vous devant leurs yeux rougis par les émanations nauséabondes des torchères que sans votre intervention, ils connaitraient peut être encore la couleur du ciel et le rougeoiement du soleil couchant.
Messieurs les CRS, le temps va venir où la conscience devra l’emporter sur l’obéissance. Au cas où cet éveil ne se produirait pas, je vous souhaite de vivre à jamais avec le regard réprobateur de nos enfants planté dans le votre. Rien ne peut justifier l’injustifiable. Vous n’aurez pas le droit, vous aurez le devoir de désobéir. Jamais il ne vous sera pardonné d’avoir empêché la résistance, d’avoir été du côté du crime.
Je vous ai fait cette petite lettre pour que les forces de l’ordre ne deviennent pas complices du plus grand désordre. Cessez donc d’être des Compagnies Républicaines de Servitude.
A bientôt donc sur le terrain, dites-moi que vous porterez une fleur au fusil….