Les inégalités de revenus nuisent à la croissance.


https://static.blog4ever.com/2012/01/636480/l.gife FMI aurait-il été touché par la grâce ?


A tous ceux qui continuent à prétendre que les revenus des plus riches contribuent à l’activité économique générale, justifiant ainsi leur accroissement sans limite.
Que nous apprennent ces économistes iconoclastes. Dans une étude sur les causes et les conséquences des inégalités, présentée lundi 15 juin, ils démontrent la relation inversement proportionnelle entre les revenus détenus par les 20 % les plus aisés et la croissance. Aïe, ça fait mal hein ?
Regardons donc les chiffres avancés par cette étude : lorsque « la part de gâteau » des 20 % les plus aisés s’accroît de 1 %, le produit intérieur brut (PIB) progresse moins (- 0,08 point) dans les cinq années qui suivent. Donc, l’adage « plus les riches sont riches moins les pauvres sont pauvres » s’effondre. A l’inverse, si la part des revenus détenue par les 20 % les plus pauvres augmente dans la même proportion, cela conduit à une croissance plus forte de 0,38 point.
Cette argumentation vaut aussi pour la classe moyenne. En conséquence et ça ne manque pas de sel, les auteurs conseillent aux dirigeants politiques de faire porter leurs efforts sur les plus pauvres et sur la classe moyenne pour réduire les inégalités. J’espère que vous notez le caractère révolutionnaire de l’évènement.
Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Ces économistes (du FMI je le rappelle) étudient le lien entre assouplissement du marché du travail et inégalités.
Ils font remarquer que la globalisation financière et les progrès technologiques sont associés, partout, à une augmentation de la part des revenus des 10 % les plus riches, part désormais neuf fois plus importante que celle détenue par les 10 % les plus pauvres. Et quand ils rajoutent que les effets ont été amplifiés par la crise, on croit rêver. Lire que la crise enrichit les riches et appauvrit les pauvres dans une publication de ceux qui créent et gèrent la dite crise… Dur…
Mais vous n’êtes pas au bout de vos surprises : ces analystes découvrent semble-t-il que l’assouplissement du marché du travail va de pair avec une inégalité croissante et avec l’enrichissement des 10 % les plus aisés. Plus fort encore, ils concluent que la flexibilité du marché du travail bénéfice aux riches et réduit le pouvoir de négociation des travailleurs pauvres.
Dans une autre étude qui devrait être prochainement publiée, le FMI montre que, « dans les économies avancées, le décrochage du salaire minimum par rapport au salaire médian va de pair avec une hausse des inégalités et que la diminution du taux de syndicalisation est fortement corrélée à la hausse des revenus des plus riches ».
J’avoue que je me suis frotté les yeux un certain nombre de fois en lisant ces informations. Et lorsque les auteurs plaident pour une fiscalité plus redistributive, via des impôts sur la richesse et la propriété, et plus progressive sur les revenus, on se dit que la politique menée dans notre pays en particulier va à l’encontre de ces recommandations…
Et je me dis bien modestement que le discours que nous sommes nombreux à tenir depuis des années se trouve validé par cette étude. Et qu’elle vienne du FMI lui-même n’est pas neutre.

 

Voir la source ici

 

 



17/06/2015
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