Spécial Grèce. / Et autres brèves
e cynique réalisme de la Troïka, par Michel Leis
Beaucoup voient dans la position dure de la Troïka vis-à-vis des positions grecques une volonté de faire passer la Grèce sous les fourches caudines, adressant ainsi un message fort aux peuples qui seraient tentés de faire un tel choix. Une telle idée n’est probablement vue par les membres de la Troïka que comme un bénéfice secondaire. En réalité, plus que le dogmatisme que j’évoquais comme l’une des pistes dans mon billet d’hier, ce qui me semble caractériser la position de la Troïka est l’expression d’un réalisme cynique, celui d’institutions ayant parfaitement intégré les rapports de forces et qui est au service de ces rapports de forces.
Elle sait donc que l’on ne pourra pas faire payer les riches, que toutes les mesures destinées à faire rentrer l’impôt ne joueront qu’à la marge ; seule la TVA collectée par les services (publics ou privatisés) rentrera réellement, pour le reste une grande partie s’envolera dans la nature. Quand la Troïka souhaite limiter l’impôt sur les sociétés parce qu’il ne faudrait pas faire fuir les investisseurs, elle entérine une situation déjà hors de contrôle, la collecte de l’impôt sur les sociétés a baissé de 67 % sur les quatre premiers mois de l’année (market blog – Dow Jones). La Troïka sait que les autres mesures destinées à faire payer les plus riches seront impossibles à mettre en œuvre tant il existe de voies de contournement (n’est-ce pas Monsieur Juncker ?). Accepter un plan reposant en partie sur les rentrées fiscales des plus riches risquerait de mettre à nu la réalité des rapports de forces et l’incapacité d’agir des États, et pas seulement la Grèce. Cela la Troïka ne le veut à aucun prix, et ce n’est de toute façon pas conforme avec sa mission de maintien du statu quo qu’elle s’est auto-assignée.
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rèce: la restructuration de la dette reste le point dur des négociations
Après l'échec de l'Eurogroupe de jeudi, les ministres des finances de la zone euro se retrouveront samedi pour une énième réunion de la « dernière chance ». Le FMI veut encore durcir la réforme des retraites. Mais cet accord ne réglera rien s'il n'évoque pas la restructuration de la dette. Alexis Tsipras le sait. L'Allemagne et d'autres ne veulent pas en entendre parler.
Le dixième Eurogroupe organisé depuis la victoire de Syriza en Grèce fin janvier n'a pas manqué, jeudi, à la tradition bruxelloise : il n'a rien donné. L'optimisme du début de semaine affiché par les partisans d'un accord, suscité par de nouvelles concessions d'Alexis Tsipras, le premier ministre grec, s'est dissipé. La date butoir du 30 juin – à laquelle Athènes doit rembourser un gros prêt au FMI, et risque le défaut – approche, mais la plupart des observateurs continuent de penser qu'un accord à l'arraché est possible lors de la prochaine réunion, prévue pour samedi.
« Les institutions (FMI, BCE, commission) nous ont expliqué que des écarts importants demeuraient avec les autorités grecques. Mais la porte reste ouverte, à tout moment, pour que les autorités grecques acceptent les propositions mises sur la table par les institutions », a déclaré Jeroen Djisselbloem, ministre néerlandais des finances et patron de l'Eurogroupe. Les négociations des heures à venir sont décisives. Pour l'avenir de la Grèce bien sûr, mais pas seulement : c'est la capacité de l'Europe à accueillir des politiques alternatives, ancrées à gauche, qui est en jeu. De ce point de vue, l'intransigeance du FMI, dans la dernière ligne droite des négociations, n'est pas un bon signal. Décryptage de l'accord en chantier.
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es créanciers disent à Tsipras : pas touche aux riches !
Édifiant : la Commission européenne, le FMI et la BCE corrigent les propositions du gouvernement Tsipras. Les Grecs proposent d’aller prendre l’argent là où il est. Insupportable pour des institutions qui préparent une forme de coup d’État rampant. Puisque le peuple grec vote contre l’austérité, il faut dissoudre le peuple grec. Les institutions européennes n’ont rien compris à l’ironie de Brecht, évidemment, elles ont décidé de le prendre au pied de la lettre. Et de cadenasser toutes les issues hors de la logique des saignées budgétaires, des baisses des droits sociaux, des salaires et des retraites, telles que les Grecs les connaissent depuis l’instauration du régime de terreur des mémorandums à partir de 2010. Nouvelle illustration, hier, à Bruxelles à l’occasion d’un énième Eurogroupe, rassemblant les ministres des Finances de la zone euro, et d’un Conseil européen avec tous les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne. Alors que, sous la conduite d’Alexis Tsipras, le gouvernement grec avait tracé, non sans douleur, une perspective de sortie de crise en dressant un plan permettant d’atteindre la « trajectoire budgétaire » exigée par les créanciers, la Commission européenne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne manifeste de Berlin, décidé de repasser à l’attaque en exigeant d’un côté de nouveaux sacrifi ces pour les couches moyennes et populaires en Grèce et, dans le même geste, des cadeaux pour les plus riches ! Incroyable précipité de cette Europe telle qu’elle ne tourne vraiment plus rond…
Des traits qui raturent. Du rouge qui corrige. Dans le document envoyé par la Commission européenne, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque centrale européenne (BCE), en réponse aux propositions de réformes présentées par l’exécutif grec en début de semaine, il y a, avant même les mots, la forme et la couleur. Tout un programme qui dit la consigne impérieuse, la politique à sens unique, l’autorité du maître. Soucieux, derrière les couleuvres qu’on tente de lui faire avaler, d’afficher une perspective de justice sociale par un transfert du fardeau de l’austérité des classes populaires vers les plus riches, le gouvernement Tsipras entend mettre en place une taxe exceptionnelle de 12 % ?sur les bénéfices au-delà ?de 500?000?euros des entreprises ?
C’est non. Il veut porter de 26 à 29?% le taux de l’impôt sur les sociétés ? Biffé en rouge : la troïka n’accepte pas plus de 28?%.
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rèce : petit guide contre les bobards médiatiques
vendredi 13 mars 2015, par le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique
Malgré l’ingérence et la pression des dirigeants de l’Union Européenne, le peuple grec a décidé de prendre courageusement son destin en main et d’en finir avec les politiques d’austérité qui ont plongé le pays dans la misère et la récession. Dans les pays victimes de la Troïka, mais aussi dans de nombreux autres pays européens, cette victoire est perçue comme un formidable encouragement à lutter pour mettre un terme à des politiques profitables aux marchés financiers et désastreuses pour les populations.
Mais déjà les grands médias relaient l’idée absurde selon laquelle l’annulation de la dette grecque « coûterait 600 euros à chaque contribuable français ». À mesure que les négociations vont se durcir entre la Grèce et la Troïka, la propagande va s’intensifier et notre travail d’éducation populaire sur la question de la dette publique va devenir de plus en plus décisif. Ces réponses aux idées reçues sur la dette grecque ont vocation à y contribuer.
Idée reçue n°1 : Annuler la dette grecque : 636 € par Français ?
Le discours officiel sur la Grèce
« Il n’est pas question de transférer le poids de la dette grecque du contribuable grec au contribuable français » (Michel Sapin, ministre de l’Économie, Europe N°1, 2/02), « une ardoise de 735 € par Français » (Le Figaro, 8 janvier), 636 € selon TF1 (2 février).
Pourquoi c’est faux ?
La France est engagée à la hauteur de 40 milliards € par rapport à la Grèce : une petite partie a été prêtée à ce pays dans le cadre de prêts bilatéraux, le reste (environ 30 milliards d’euros) étant apporté en garantie au Fonds européen de solidarité financière (FESF), lequel a emprunté sur les marchés financiers pour prêter à la Grèce.
Dans les deux cas ces prêts sont déjà comptabilisés dans la dette publique française (environ 2000 milliards €). Leur annulation n’augmenterait donc pas la dette.
La France devra-t-elle débourser ces sommes en cas d’annulation de la dette grecque ? Non, car en fait, la France, comme la plupart des pays, ne rembourse jamais vraiment sa dette. Lorsqu’un emprunt vient à échéance, la France le rembourse en empruntant de nouveau. On dit que l’État fait « rouler sa dette ».
La seule chose que perdraient les contribuables français, ce sont les intérêts versés par la Grèce, soit 15 € par Français et par an .
La BCE pourrait résoudre facilement le problème de la dette grecque. Elle pourrait rayer d’un trait de plume les 28 milliards qu’elle détient. Elle pourrait racheter aux institutions publiques (États, FESF) les titres grecs qu’ils détiennent, et les annuler également. Ou bien les transformer – comme le demande la Grèce – en obligations perpétuelles, avec un taux d’intérêt fixe et faible, et pas de remboursement du capital. De toute façon une banque centrale ne court aucun risque financier puisqu’elle peut se refinancer elle-même par création monétaire.
Quelles leçons pour la France et l’Europe ?
En France aussi la dette publique est insoutenable et ne pourra pas être remboursée. Les taux d’intérêt sont très faibles aujourd’hui ? Oui, mais c’est parce que la France mène une politique d’austérité qui plaît aux marchés financiers. C’est aussi parce que les investisseurs financiers ne veulent plus courir le risque d’investissements dans le secteur productif. Pour en finir avec cette politique en France et en Europe, il faudra aussi alléger le poids des dettes, d’une façon ou d’une autre : restructuration, remboursement partiel par un prélèvement exceptionnel sur les grandes fortunes, annulation partielle… toutes les hypothèses doivent être étudiées et faire l’objet de choix démocratiques.
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e vous explique ce qui se passe en Grèce... La Grèce doit rembourser 1,5 milliards pour obtenir 7,5 milliards qu'elle devra rembourser pour obtenir encore quelques milliards qu'elle devra rembourser pour.... Vous avez compris?
Une solution... Quitter le carrousel...
Il a dit que la Sortie de la Grèce de l'euro "serait de la responsabilité du Fonds monétaire international (FMI)". Ses critiques se concentrent sur le fait que les créanciers continuent de rejeter les propositions grecques, "car elles reposent sur des hausses d’impôts plutôt que sur des baisses de dépenses". Il estime que "l’intransigeance des créanciers empêche tout accord." Il assure que le Fonds est mal placé pour donner des leçons de croissance. Il ajoute : « Nous sommes encore dans un projet de contrôle de la politique intérieure. »...
Si c'est moi qui dit ça, on va me traiter d'ignare, d'incompétent, de dangereux gauchiste peut-être... Mais là, c'est Monsieur Krugman, prix Nobel d'économie qui le dit... alors, on fait moins les malins hein?
Nos politiciens sont des minables qui n'ont rien retenu de l'histoire. On ne gagne jamais à humilier un peuple... Allemagne, 1918, ça vous parle? A Merkel apparemment non!
Quelqu'un pourrait me dire de quelle légitimité peut se prévaloir l'eurogroupe pour mettre un peuple à genoux?
"Le FMI est dans son droit d'être exigeant avec la Grèce"... L'auteur? . . . . . Macron.... Bon!
Le référendum de Tsipras est peut-être un premier acte de résistance. face à l'agression de l'Eurozone à laquelle participe la France ((honte). Voir les réaction de certains politiques nous replonge avec angoisse dans un autre temps où les résistants étaient ceux qu'il fallait condamner en premier... Les banquiers veulent la mort de la Grèce, que la France participe à cette mise à mort me choque d'autant que nous ne sommes pas loin sur la liste...,
Culotté le Sarkozy de critiquer l'efficacité des services de renseignement à propos du meurtrier de l'Isère... On lui rappelle Mérah?
Pour ceux qui ne comprennent pas bien ce que je dis (j'ai des noms), cette petite précision...
le premier Français à avoir été mis en examen pour avoir mené le jihad en Irak et en Syrie se nomme.................................................... Flavien.....Oups...
Pourquoi les politiques nous horripilent? Cet exemple est parlant.
Ce cher (pardon pour cet adjectif) Woerth dans ses œuvres.
En 2013, il déclare: "Appeler au peuple, appeler au referendum n'est jamais une erreur." C'est à propos de la loi mariage pour tous/ En juin 2015, il déclare: "Sidérant comportement de Monsieur Tsipras, c'est plus dur de gouverner que d'être populiste"... C'est à propos du référendum proposé au grecs...
Ces gens viennent ensuite nous parler de démocratie. C'est quand ça les arrange.
Ce Tsipras, quel démago, Oser proposer un référendum pour que le peuple grec donne son avis sur le traitement que la Troïka entend lui faire subir... mais comment ose-t-il?
Les créanciers de la Grèce ont trouvé la solution. Athènes ayant du mal à rembourser 1,5 milliard, ils lui proposent un prêt de 15,5 milliards... De quoi leur lier les mains pendant mille ans non? Si ce n'était aussi grave pour le peuple grec, je rirais...
Et voila, ça continue, Dupont-Aignan qui a tellement peur d'être le dernier a réagir propose rien de moins que de décréter l'Etat d'urgence...
Moi je rajoute, vite, les chars dans les rues... et tirons sur tout ce qui peut paraitre suspect... Comment on reconnait le bon suspect? Il y a des critères... Ça dépend... Faut voir... Bon, si vous avez le teint mat, la barbe, les cheveux frisés et le regard fuyant, vous êtes mal!