Les banques françaises affament le monde.
les principales banques françaises auraient accordé entre 2009 et 2012 plus de 4 milliards d’euros de prêts aux dix principaux producteurs européens d’agrocarburants, et auraient émis pour ces entreprises des actions et obligations pour un montant total de plus de 3 milliards d’euros.
Des banques françaises sont également fortement impliquées dans le financement du géant malaisien de l’huile de palme, Sime Darby, à l’origine de nombreux conflits avec des communautés locales comme au Liberia. Cette huile est destinée, entre autre, au marché européen, largement déficitaire en huile végétale à cause précisément du développement des agrocarburants.
Dans le tiercé « gagnant » des banques les plus impliquées, la BNP Paribas arrive largement en tête, suivie par la Société générale et le Crédit agricole.
En ce qui concerne la société Sime Darby évoquée plus haut, la Société générale et le Crédit agricole en sont actionnaires respectivement à hauteur de 7,74 et 4,45 millions d’euros.
En investissant ainsi dans l’huile de palme, ces banques violent les droits des communautés ainsi que des accords internationaux portants sur les droits humains. Les banques doivent arrêter de financer des entreprises qui sont impliquées dans d’immenses projets de monocultures menant souvent à des processus d’accaparement de terres et de déforestation. Il serait préférable de rediriger les investissements vers les énergies renouvelables ou des projets qui promeuvent l’agro-écologie et la souveraineté alimentaire.
En agissant de la sorte, les banques françaises participent à l’insécurité alimentaire mondiale croissante par le financement des grands producteurs d’agrocarburants. Elles se rendent ainsi complices de l’augmentation des prix alimentaires et des dynamiques d’accaparement de terres dans les pays du Sud.
Cette activité bancaire, comme certaines autres d’ailleurs, devrait être dénoncée par les états et définitivement interdite.