Reste-t-il encore quelques français à croire en l’alternance ? Lors de sa première occurrence en 1981, nombreux ont été ceux (et j’en ai fait partie) qui ont cru qu’enfin un réel processus démocratique se mettait en marche qui à l’avenir permettrait de donner les rênes du pays à un camp ou à un autre. Nous avons innocemment pensé qu’ainsi, les citoyens français se verraient proposer à chaque élection présidentielle un vrai choix de société, une véritable influence sur leur devenir. Hélas, très vite, il a fallu déchanter. Lors de ces dernières présidentielles, avec un slogan qui fleurait bon l’espérance, les français, du moins une majorité d’entre eux, ont sincèrement pensé que le changement c’était maintenant. Le drame, c’est que le changement proposé n’a pas été celui attendu. Il n’est que de voir la consternante continuité dans la politique économique menée par ce gouvernement. On continue, on confirme, on aggrave même ce qui se faisait jusqu’alors. On brandit l’épouvantail de la « compétitivité » comme avant, et on approfondit les stratégies néolibérales.

Et pourtant, il y a bien un changement, j’allais dire même une révolution. Hollande avec son cercle  de proches est en effet en train de révolutionner le paysage politique français en faisant du Ps un parti libéral de plus, en le plaçant nettement plus à droite sur l’échiquier, en vidant de son sens le mot socialisme. Ce faisant, c’est toute la société française qui risque à terme de subir le contre coup de cette orientation. Il ouvre la porte toute grande aux extrêmes, met à mal le positionnement de l’UMP et sème le trouble dans l’esprit de nombre de militants socialistes.

C’est bien à une révolution que nous assistons, mais ce n’est pas celle que nous attendions.