Aujourd’hui, c’est V. Peillon qui remet la morale à la une. Il parle d’enseigner la morale laïque sans toutefois en donner de définition.

La morale. La morale est un ensemble de principes de jugement, de règles de conduite relatives au bien et au mal, de devoirs, de valeurs, parfois érigés en doctrine, qu'une société se donne et qui s'imposent autant à la conscience individuelle qu'à la conscience collective. Ces principes varient selon la culture, les croyances, les conditions de vie et les besoins de la société.

Au vue de cette définition, je me demande bien ce que j’ai pu faire pendant mes presque 40 années d’enseignement. Tout ce que mes collègues et moi-même avons tenté d’inculquer aux enfants qui nous étaient confiés, vivre ensemble, respect de l’autre, règles de vie, politesse, entraide, n’étaient-ce pas les composantes de cette morale dont nous parle Peillon ? Que veut-il de plus ? Tous ces préceptes ne peuvent faire l’objet de « leçons ». Ils doivent faire partie du quotidien de l’élève, s’installer jour après jour, jusqu’à devenir les fondations d’un comportement social adapté.

Le problème, c’est que tous ces enfants qui respectent les codes dans l’enceinte de l’école les « oublient » dès la porte franchie. Ces règles de vie ne sont en fait pas adaptées à la société dans laquelle nous vivons, ces enfants évoluent dans un univers qui les contredit. En dehors de l’école, où est la fraternité, le respect, l’honnêteté, le partage, la politesse, la solidarité, l’égalité ?

Encore une fois, cette déclaration du ministre est un veux pieux. Comme si l’école allait pouvoir transformer la société au travers de ses enfants. Illusion. L’école ne peut agir sur l’évolution de la société, elle en subit malheureusement les effets néfastes. La conscience de beaucoup d’enseignants retarde juste un peu l’échéance, elle colmate des brèches. Elle ne peut  refaire le monde.