L'impuissance du politique
L'info:
"La chômeuse qui avait interpellé François Hollande lors de sa visite à La Roche-sur-Yon en début de semaine envisage d'accepter un emploi à mi-temps payé 500 euros par mois."
Si, malgré l’intervention du Président de la République, malgré la médiatisation de l’événement, on ne peut trouver à une personne au chômage qu’un mi-temps pour 500€, nous ne sommes pas près de voir les millions de sans-emploi en France reprendre une activité.
Au-delà de l’anecdote, cette « affaire » pose pas mal de problèmes.
Tout d’abord, faut-il avoir le courage, l’audace, ou le désespoir on ne sait plus, de cette dame pour interrompre la mécanique bien huilée de la communication d’un président en balade et faire parler enfin de soi ? Tous les chômeurs doivent-ils en déduire qu’il leur faut se rassembler et aller frapper directement à la porte de l’Elysée pour enfin se faire entendre ? Faut-il en déduire qu’il faut se rendre visible pour exister à nouveau, et que désormais on ne peut plus être visible que si on trouble un voyage présidentiel ? Faut-il en déduire que la sphère médiatique se cantonne à l’environnement immédiat du président ?
Ensuite, quand on gagne 498€ avec les minimas sociaux, comment se motiver et retrouver de la dignité en se voyant proposer 500€ pour aller travailler ? Ne sommes-nous pas en train d’entrevoir là où le système veut nous conduire : supprimer à terme ces minimas sociaux et les remplacer par des « petits boulots » sous-payés, mais que l’on ne pourra plus refuser ?
Enfin, la réaction du président face à la demande de cette dame est révélatrice. Pas de mépris comme ont essayé de le dire des observateurs. Je ne le crois pas. Juste l’aveu criant d’une terrible impuissance. L’aveu que le politique, même au plus haut de l’Etat ne peut rien pour trouver la solution au chômage.
Pour ceux qui en douteraient encore, le politique n’est plus qu’accessoire. Elections, piège à c..s ! Les politiques ne représentent plus rien, ne sont plus porteurs d’aucun espoir. Ils ne décident plus et les derniers événements en France et ailleurs en sont le témoignage. Le politique « n’a plus la main ». On ne voit que des gens au service d’intérêts privés, obéissant docilement à de puissants lobbys.
La démarche « culottée » de cette dame donc a le mérite de poser la vraie question : Comment le « petit peuple » va-t-il pouvoir reprendre son destin en main ?