L'échec de Macron est de mauvais augure pour la France!
Comment voit-on Macron outre Atlantique? Pas flatteuse l'image quand on lit cet article du journal National Review. Article que j'ai traduit pour vous qui êtes en délicatesse avec la langue anglaise.
u lieu d'unir la nation, il a fini par ne satisfaire personne.
Le Brexit est un désastre. Le Brexit n'arrivera peut-être jamais. Le Brexit ne signifie plus Brexit. Comment peut-on envier ce qu'il fait au gouvernement de T. May, au Parti conservateur et à la nation britannique ? C'est ce qui ressort dans la presse anglophone dans toute l’Europe. Et dans une certaine mesure, c'est vrai. Mais est-ce qu'on rate l’histoire la plus importante ?
De l'autre côté de la Manche, on voit que le grand espoir des centristes et des responsables européens, Emmanuel Macron, semble avoir perdu le contrôle de son pays. Les manifestations de Gilets Jaunes et les troubles qui y sont associés ont fait une douzaine de victimes en France. Cette semaine, Macron dévoilera une nouvelle série de propositions, et il promet des "changements profonds". Mais c'est la deuxième fois qu'il promet une refonte en profondeur du système économique français.
Macron a été élu tout en promettant une présidence "jupitérienne". Sérieusement, il a utilisé ce mot. Mais récemment, il en est venu à prononcer des discours d'une durée de plusieurs heures qui rappellent ceux d'un fonctionnaire communiste de la guerre froide. Cela a été présenté comme une « tournée » d'écoute. Voilà l'homme qui tente de donner vie à un paradigme politique mort. Mais aucune quantité d'air chaud ne peut le restaurer. Un sondage IFOP publié la semaine dernière a montré que 85 % des Français pensent que Macron devrait accorder plus d'attention à leurs préoccupations. Un sondage Pew réalisé l'an dernier a montré que 80 % des Français pensent que les enfants vivant en France aujourd'hui seront moins bien lotis financièrement que leurs parents. La moitié des Français disent que leur situation financière s'est détériorée ou s'est beaucoup détériorée au cours de la dernière année seulement.
Les protestations ont forcé Macron à modifier ses budgets. Il a introduit un paquet de 10 milliards d'euros de réductions d'impôts et de réductions de revenus qui ont enfreint les règles budgétaires de l'UE. Le pardon est venu rapidement de Bruxelles, mais tout ce désordre a mis en évidence l'hypocrisie d'une Union européenne qui bénit la débauche française d'un geste et punit l'Italie d'un autre. Et même cela n'a pas satisfait ses critiques. Beaucoup de porte-parole des Gilets Jaunes ont critiqué Macron parce qu'il a refusé leur demande d'imposer une " impôt de solidarité " aux riches. Un autre sondage d'opinion publique français a révélé que 75 % des Français sont d'accord pour dire que Macron peut être considéré comme un "président pour les riches".
Tout le programme que Macron a mis en œuvre - celui qui a tant excité les centristes de tous les partis en Europe - est mort. À l'exception d'un seul point : la privatisation. Les conservateurs américains ne devraient-ils pas se réjouir de la privatisation de l'économie française ? Compte tenu du bilan français en matière de privatisations, probablement pas. Quand les politiciens français parlent de privatiser les actifs de l'Etat, le résultat n'est presque jamais la création d'un marché concurrentiel qui augmente la qualité et fait baisser les prix du service. Au lieu de cela, le résultat est de donner aux amis - une partie de l'élite parisienne - une autorisation d’extraire la richesse d'un actif de l'Etat, avec la promesse implicite de renflouements financés par les contribuables lorsque l'entreprise s'arrête de tourner rond. Le prochain point à l'ordre du jour est la vente d'une partie de la participation du gouvernement dans les aéroports français. La vente des autoroutes françaises gérées par l'État a entraîné une baisse de la qualité et des hausses massives des péages après 2005. La société qui l'a rachetée, Vinci, est considérée comme un acteur de premier plan pour la participation dans les aéroports français.
L'échec de Macron est toxique pour le centre-gauche et le centre-droit qui veulent relancer le projet européen. Sa grande impopularité discrédite davantage ses rêves d'une "Renaissance" pour l'Union européenne elle-même. Et sa réponse à l'agitation intérieure est de mettre en place une élection européenne qui pourrait voir la France envoyer de nombreux eurodéputés eurosceptiques à Bruxelles, où ils seront rejoints par d'autres qui viendront d'Italie et d'ailleurs.
Et c'est une raison pour que le reste du monde repense à tout cela. L'histoire éclate d'abord à Paris, puis elle se répand. Un ordre ancien meurt et renaît comme un nouvel ordre. Macron espère que même si sa popularité chute en dessous de 20 pour cent, il peut gagner à nouveau si l'alternative est Marine Le Pen et son Rassemblement national d'extrême droite. Mais en fait, l'alternative pourrait être le socialiste Jean-Luc Mélenchon. Dans les échecs de Macron, je vois un avenir potentiel se dessiner : Mélenchon en France, Jeremy Corbyn au Royaume-Uni et Bernie Sanders aux États-Unis.