Justice de classe, justice complice!


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Élisa Pilarski, enceinte de six mois, a été dévorée par des chiens alors qu'elle promenait, comme à son habitude, son fidèle compagnon, Curtis. Alors que j'écris les quelques mots de ce billet d'humeur, la procédure est au point mort. La raison ? Les analyses ADN des chiens (ceux de la chasse à courre et ceux d'Elisa) n'ont pas encore débuté car... trop chères.

 

On croit rêver lorsqu'on voit comment fonctionne la justice de ce pays ! Rêve, ou plutôt cauchemar tellement on assiste à un dysfonctionnement dont les raisons laissent perplexe.

 

On assiste en effet de plus en plus fréquemment à des événements pour le moins troublants ! Il me souvient par exemple que lors du vol du scooter du fils Sarkozy, les choses n'avaient pas traîné et les analyses permettant de confondre le coupable n'avaient soulevé aucune objection.

 

Plus près de nous, le cambriolage de la maîtresse de Hollande a été très rapidement élucidé et les coupables arrêtés. Appartement passé au peigne fin, analyses, responsable arrêté. Là encore, on n'a pas lésiné sur les moyens, rien n'était trop cher ! Affaire bouclée en trois jours. Les français ordinaires qui attendent parfois des années pour que justice leur soit rendue, quand elle l'est, apprécieront.

 

L'affaire Griveaux maintenant. Le responsable immédiatement identifié, repéré, arrêté, présenté au juge ! Encore un peu et ils auraient réussi à l'arrêter avant qu'il ne passe à l'action.

On peut se demander pourquoi la jeune Mila na pas bénéficié de la même prouesse et de la même efficacité. Victime elle aussi d'un internet sans pitié, ayant dû subir des torrents d'injures, donc des centaines de délits, personne n'a été arrêté, le parquet avait même demandé une enquête sur la jeune fille.

On peut se questionner également sur cette justice lorsque l'on voit un Balkany remis en liberté pour raisons médicales se pavaner dans les médias quand des détenus en grande souffrance ne bénéficient d'aucune mesure de mansuétude.

 

On peut se poser des questions également sur ce malheureux Fillon, avec une procédure d'une rapidité extrême en son début et qui depuis s'éternise, s'éternise... Etrange non ? Qu'est-ce qui a changé ? Ah oui, on n'est plus en campagne présidentielle. Plus rien ne presse.

Dans la série ces procédures qui prennent un temps fou, que dire des affaires Benalla, Ferrand, Bayrou, Khöler, Pénicaud, Le Roux, et j'en passe. Et que dire des classements sans suite de nombreuses enquêtes préliminaires qui auraient pu être gênantes pour le pouvoir : les faux témoignages devant la commission sénatoriale d’enquête sur l’affaire Benalla pour n'en citer qu'une.

 

Même si j'y ai fait référence dans d'autres billets, je rajouterai la répression effarante contre les gilets jaunes et autres manifestants, arrêtés de manière arbitraire par des forces de l'ordre qui elles ne respectent pas la moindre de leurs obligations mais violentent, blessent, arrêtent et remettent les malheureux manifestants à une justice qui embastille sans vergogne des gens qui de fait n'ont commis aucun délit ! On attend toujours la première condamnation d'un responsable policier pour faits de violences.

 

Je pourrais continuer ainsi plus longuement, évoquer les multirécidivistes qui courent toujours et narguent justice et police, les « connus des services » souvent arrêtés, jamais incarcérés, des crimes et délits jamais élucidés...

 

Nous devons admettre que la justice de ce pays dysfonctionne. La police ne nous rassure pas, son ministre de tutelle encore moins, mais le plus grave, c'est que la justice qui pourrait être un rempart et protéger les citoyens a rallié le pouvoir et suit docilement, même parfois avec zèle ses injonctions.

 

La justice en France est devenue une justice politique. Elle délaisse ce que je qualifierai de petite délinquance ordinaire. La délinquance des cités, les vols, les agressions dans la rue, les trafics. Là, on n’intervient plus, pas le temps, pas les moyens.

La justice n'est plus là que pour protéger les puissants, le président en premier lieu, leurs amis, et instaurer un climat de peur pour étouffer toute velléité de contestation.

 

J'ai écrit ailleurs que la dictature était en marche dans ce pays, je persiste en précisant que la justice complice lui facilite la tâche !

 

 

 

 

 



22/02/2020
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