Information, désinformation.
Il est quelque peu amusant de constater que ceux qui hurlent le plus fort contre les médias complices et la désinformation sont ceux qui colportent le plus "d'informations" farfelues pêchées à droite et à gauche sur la web. S'informer ne va plus de soi, c'est devenu un vrai travail. Je ne vois pas d'autre issue que de s'appuyer sur sa propre culture, glaner des faits, et se forger une opinion. Les opinions auxquelles on a accès désormais sont par trop faussées, biaisées, manipulées, tronquées, schématiques, absurdes, sans fondement, que nous ne pouvons rien construire à partir d'elles. C'est d'ailleurs une victoire de l'oligarchie qui, en appauvrissant le niveau culturel des masses, les a rendues inaptes à la réflexion, mais par contre tout à fait perméables à la pensée pré-mâchée qu'elle nous délivre. Désormais, est entendu celui qui crie le plus fort, ou celui qui a pignon sur rue, ou celui dont le message sert les desseins des puissants. Nombreux sont ceux qui participent malgré eux à cette campagne de lavage massif de cerveau, mais bien plus condamnables sont ceux qui concourent sciemment à cette uniformisation de la pensée. Regardez ce qui se passe dans notre pays ces derniers temps. Vous constaterez que la rumeur a pris la place de l'information. Elle agit directement sur les angoisses, les rancœurs, les peurs du plus grand nombre. En utilisant les failles intellectuelles et culturelles du corps social, elle détourne l'ensemble de la société des sujets qui la concernent réellement. Les réseaux sociaux, à cet égard, sont devenus une arme au service des oppresseurs quand les opprimés pensent qu'ils ont là un outil de résistance. Là aussi, et cela mériterait une plus grande réflexion, nous constatons que chaque progrès technique est en premier lieu investi par l'oligarchie qui en fait immédiatement un outil d'enfermement. Internet nous enferme dans l'illusion que nous appartenons à un monde en rébellion. Mais ceux qui tissent la toile savent parfaitement où il ne faut pas "mettre les pieds".