INÉGALITÉS EXTRÊMES ET EMISSIONS DE CO2
Pour répondre à certains articles qui ces derniers temps on tenté de nous faire croire que les pauvres seraient les responsables les plus importants des émissions de co2.
Alors, je sais, c'est un peu long, mais ne plus se laisser berner cela demande un petit effort.
En bref: plus t'es riche, plus tu pollues!
e changement climatique est intrinsèquement lié aux inégalités économiques : c’est une crise induite par les émissions de gaz à effet de serre des nantis qui frappe le plus durement les pauvres. Dans le présent document, Oxfam expose l’ampleur des inégalités mondiales à partir d’estimations des émissions de CO2 liées aux modes de consommation des habitants riches et des plus pauvres dans différents pays, et en les comparant.
Nos estimations sur l’ampleur de ces inégalités indiquent, de manière frappante, que la moitié la plus pauvre de la population – environ 3,5 milliards de personnes – est responsable de seulement 10 % environ des émissions de CO2 mondiales totales dues à la consommation individuelle1, alors qu’elle vit dans les pays les plus vulnérables au changement climatique.
Parallèlement, environ 50% de ces émissions sont imputables aux 10 % des habitants de la planète les plus riches, dont l’empreinte carbone est en moyenne 11 fois plus élevée que celle de la moitié de la population la plus pauvre et 60 fois plus élevée que celle des 10 % les plus pauvres. On estime que les 1 % les plus riches du monde ont une empreinte carbone moyenne 175 fois supérieure à celle des 10 % les plus pauvres.
Lors de la COP21 à Paris, ce sont les gouvernements qui négocieront un accord, basé sur la totalité des émissions produites sur leur territoire, mais les vrais gagnants et perdants seront les populations. Le test décisif sera de voir si l’accord apporte quelque chose aux plus pauvres, qui sont à la fois les moins responsables du changement climatique et les plus vulnérables face à ce dernier, où qu’ils vivent.
La nouvelle analyse établie par Oxfam, qui relie, dans plusieurs pays, les émissions totales dues au mode de consommation aux différents groupes de catégories de revenus à l’intérieur même de ces pays (voir les définitions et la méthodologie dans le cadre 1), montre non seulement la sévérité des inégalités mondiales face aux émissions mais dissipe aussi certains des mythes circulant depuis des années à l’occasion des conférences des Nations unies sur le climat quant aux responsables du changement climatique.
La comparaison entre l’empreinte carbone moyenne liée au mode de consommation des habitants les plus riches et les plus pauvres dans un certain nombre de pays nous aide à comprendre plusieurs éléments :même si certaines « économies émergentes » telles que la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud ont des émissions élevées et en rapide progression, les émissions liées au mode de consommation des habitants les plus riches dans ces pays restent bien plus faibles que celles de leurs équivalents dans les pays riches de l’OCDE (bien que la situation soit en train de changer et continuera dans cette voie si des mesures ne sont pas prises de toute urgence). Parallèlement, dans ces pays émergents, les émissions liées au mode de vie des centaines de millions d’habitants les plus pauvres restent nettement inférieures à celles des ressortissants les plus pauvres des pays de l’OCDE.
Les citoyens les plus riches peuvent et doivent, en tant qu’individus, contribuer à la réduction de leurs propres émissions en changeant leur mode de vie, où qu’ils habitent, mais leur seule action volontaire ne suffira pas à résoudre la crise environnementale. Leurs choix sont souvent limités par les décisions de leur gouvernement dans toutes sortes de domaines, de l’énergie à la politique en matière de transports. Il ne fait aucun doute qu’ils n’ont pas plus intérêt à voir un accord insuffisant conclu à Paris que les populations les plus pauvres et les moins responsables. Les 10 % les plus riches subissent eux-mêmes de plus en plus les conséquences du changement climatique et se mobilisent pour que leur gouvernement agisse.
Seule une élite beaucoup plus restreinte, qui a des intérêts directs dans la poursuite de fortes émissions et le maintien d’une économie mondiale très inégalitaire, bénéficierait de politiques climatiques trop faibles, à Paris et ailleurs. Entre la conférence sur le climat de Copenhague et celle de Paris, le nombre de milliardaires figurant sur la liste Forbes ayant des intérêts dans les énergies fossiles est passé de 54 en 2010 à 88 en 2015. Durant la même période, la taille de leurs fortunes personnelles cumulées a augmenté d’environ 50 %, de 200 milliards de dollars à plus de 300 milliards de dollars2. Pour que la conférence de Paris aboutisse à un accord qui profite à ceux qui en ont le plus besoin, les gouvernements présents doivent peser de tout leur poids et défendre leurs citoyens, en premier lieu les plus pauvres, les moins émetteurs et les plus vulnérables.
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