Cette pandémie inquiète et questionne. Et si, du moins pour ce qui concerne la France, nous faisions une lourde erreur quant à l'analyse que nous faisons de cette situation ?

Je découvre en fréquentant assidûment les réseaux sociaux, comme un leitmotiv, que désormais rien ne sera plus comme avant, que ce virus a révélé tant de dysfonctionnements, qu'il sonne le glas du néolibéralisme, que c'est promis, juré, plus rien ne sera jamais comme avant !

Nombreux sont également ceux qui n'ont pas de mots assez durs contre la gestion de cette crise par nos gouvernants, mettant en avant leur incompétence, leur incapacité à gérer pareil événement gravissime.

Je ne reviendrai pas sur tous les griefs qui leur sont faits pour justifier toutes ces rancœurs et garantir que jamais plus, au grand jamais on ne nous reprendra à donner les commandes à pareils incompétents obstinés.

A ce stade, je me pose sérieusement une question angoissante. Incompétence ou volonté délibérée ?

Je sais le reproche qui va m'être fait, mai j'assume pleinement !

Je trouve en effet trop simple de ramener le comportement apparemment erratique du pouvoir à une simple question d'incompétence. Ce serait beaucoup trop simple et j'allais dire presque rassurant car on pourrait penser qu'en changeant les ânes, on pourrait réorienter l'attelage !

Ce virus révèle en effet l'état de délabrement de notre société. Pas seulement sur le plan matériel hélas ! Mais reconnaissons-le, Macron n'est pas le seul responsable de cette descente aux enfers d'une société française jadis montrée en exemple et enviée. Beaucoup avant lui ont assidûment participé et certains même font aujourd’hui partie de ses plus fervents supporters. N'est-ce pas Valls !

Le fait est que nous en sommes là maintenant et que nous assistons impuissants à une catastrophe d'ampleur qui semble difficile à maîtriser.

Vous allez dire, mais où veut-il en venir ?

Je vais essayer de faire bref : juste avant l'arrivée du virus, la France a connu le mouvement des gilets jaunes que le pouvoir a maîtrisé tant bien que mal à grands coups de grenades et flashballs. On a vu d'innombrables manifestations de personnels soignants, de défenseurs de notre modèle social elles aussi durement réprimées. On a vu un pouvoir inflexible, sourd, arrogant et qui a prouvé qu'il ne changerait pas de cap ! Et il n'a pas changé.

Arrive le virus, une lenteur extrême dans les prises de décision, un premier conseil des ministres qui lui est destiné et qui n'accouche que d'un 49-3 pour faire passer vite fait bien fait la réforme des retraites. Depuis, nous avons eu droit à tout et son contraire, la sortie théâtre du président, les municipales, et le confinement. Ils ont agi comme si les possibles morts les indifféraient, comme si une pandémie qui touchait principalement les «vieux » n'était en fait pas si grave, pourvu que banques et entreprises puissent être protégées à tout prix. Le monarque l'avait affirmé, nous vaincrons « coûte que coûte ». Il n'avait pas alors précisé que cela coûterait surtout aux gueux, aux sans grade, aux riens ! Je crois qu'on peut affirmer qu'ils ont intégré la possibilité d'un grand nombre de morts et que cela ils s'en fichent, le système doit survivre.

Voila pourquoi je suis quasi certain que la gestion de la pandémie est exécutée volontairement, froidement et entend in fine rétablir le système sur de nouvelles bases, mais qui lui soient plus favorables encore. Un gros effort pour le capital, et des « inutiles » en moins pour faire des économies. Sans parler d'un système de soins et un tissus d'entreprises exsangues, épuisés, que l'on renflouera pour certaines avec des deniers publics avant de les céder à des intérêts privés.

Je sais, c'est cynique, mais je crois qu'ils le sont. Regardez les dernières mesures d'urgence... Quelques masques, quelques tests, un semblant de prise en compte des besoins des soignants, mais ils n'ont pas oublié la semaine de 60 heures, la journée de 15 heures, le confinement, les RTT à la discrétion des patrons, l'encadrement policier, la surveillance électronique, le tout sans limite dans le temps inscrite dans la loi... Tout pour un état totalitaire.

Et les pauvres français sous le choc qui vont bien docilement obtempérer en faisant mine de croire qu'à la fin de cet épisode, le monde changera et qu'ils s'en trouveront mieux !

Soyez-en convaincus, eux, ils la préparent déjà la sortie et ils feront tout pour en tirer profit puisque c'est leur maître mot. Et comme ils auront totalement verrouillé la société, supprimé toutes les libertés, nous n'aurons plus aucun espace d'expression.

Je vous le dis, ne soyons pas de doux rêveurs, Cette pandémie nous révèle ce qu'ils sont, ce qu'ils sont capables de faire, elle nous dit que le système ne peut survivre désormais que dans des états totalitaires, et qu'ils nous enfermeront en nous faisant croire que c'est pour notre bien !