Il convient de dénoncer ce « mensonge industriel ».
tous ceux qui ont vu dans la décision du Conseil Constitutionnel validant la loi de juillet 2011 interdisant la fracturation hydraulique la fin du gaz de schiste en France, je dis détrompez-vous ! L’industrie du gaz en France, défendue par de puissants lobbys, même s’ils essaient de faire croire que seuls les opposants ont droit à l’attention des médias, n’a pas baissé les armes loin s’en faut. Dès la décision du Conseil, l’industrie a rappelé que la loi comprenait un article autorisant la recherche et qu’en conséquence, il convenait de le respecter et de créer dans les délais les plus brefs les conditions de cette recherche.
L’industrie, donc, ne renonce pas loin s’en faut. Elle a compris qu’en France, il fallait pour avancer obtenir un large consensus social. Ceci explique peut-être en partie l’absence de Total dans les projets, cette entreprise connaissant parfaitement le caractère frondeur des français. Par contre, les entreprises anglo-saxonnes, fortes de l’inertie des populations dans les pays où elles ont exercé, foncent tête baissée et entendent s’imposer.
Leur argumentation est toujours la même. Elles nous servent à toutes les sauces l’indépendance énergétique, les prix de l’énergie, les créations d’emplois, la manne financière pour les communes et les particuliers dont les terrains sont forés. Leur avancée sur nos territoires repose donc sur une série de mensonges destinés uniquement à convaincre des populations fragilisées par la crise qu’ils apportent la solution miracle. Je vais donc m’attacher à démonter leur argumentaire, afin de ne pas nous laisser entraîner dans une aventure mortifère au seul prétexte que nous sommes économiquement dans le besoin.
Fatigué d’être qualifié de manière méprisante d’obscurantiste à chaque intervention des défenseurs du gaz, il convient de reprendre leurs arguments un à un et d’en vérifier la pertinence. Certes, l’Europe n’a aucune expérience de cette industrie, et toutes les approximations sont possibles. Seulement, il y a sur la planète deux pays qui exploitent les gaz de schiste à l’échelle industrielle et commerciale, ce sont les USA et le Canada. Les informations qu’il est possible de récolter sur ces deux nations en pointe sont aujourd’hui en nombre suffisant pour que nous puissions nous faire une idée précise de l’impact réel de cette exploitation.
Le tableau qui se dessine est loin d’être idyllique. Les impacts sur les populations sont en de nombreux points dramatiques. Ils contredisent les assertions de nos lobbyistes et devraient nous amener à refuser que pareille aventure ne se produise sur notre sol.
Même si beaucoup d’opposants ont concentré toute leur attention sur la seule technique d’extraction, ce que j’ai dénoncé en son temps, le gaz impacte bien plus largement le pays entier. L’exploitation du gaz implique de lourds équipements : des camions d'eau et de sable, des mixeurs, des éclairages de stades, des pompes, le stockage des produits chimiques, des camions d'injection et des salles d'opérations pour orchestrer le tout. A cela s’ajoutent des stations de mise en pression, des stations de traitement, des gazoducs. Chacun verra bien qu’une telle débauche de moyens ne peut pas être sans effet sur les populations et leur environnement.
Et même si on essaie de nous faire « avaler » ces désagréments au prétexte d’indépendance, de confortables subsides et de créations d’emplois, les prochains articles viendront contredire chacun des ces points car il convient de dénoncer ce « mensonge industriel ».