Notre Pays
’est l’été ! Les français et beaucoup d’autres vont penser vacances, légèreté de la vie, du moins la voudrait-on ainsi. Des gens venus d’ailleurs vont parcourir nos campagnes. Alors, noircir ce désir de paix et de tranquillité avec nos récriminations anti gaz de schiste ?
Leur dire que la Californie a revu à la baisse de 96% ses réserves de pétrole et de gaz de schiste… Pas moins !
Leur parler des atermoiements de l’Allemagne. Fracturation hydraulique autorisée ou interdite ? Pour le moment, elle reste interdite.
Leur dire que l’Angleterre a ouvert tout grand ses portes à cette industrie mortifère ? L’enfer à venir pour nos amis d’outre-Manche.
Evoquer les menaces sur le Languedoc où les associations restent très vigilantes ?
Leur révéler que des sénateurs PS et UMP cherchent à mettre à terre le principe de précaution pour lui préférer le « principe d’innovation »… Une porte ouverte en toute discrétion à l’industrie du forage…
Attirer leur attention sur les menaces qui pèsent sur l’Algérie, l’Argentine où les foreurs se précipitent compte tenu d’une motivation moindre des populations ?
Laisser passer l’été sans ennuyer personne, juste promettre que nous allons rester vigilants. Ne pas se laisser endormir, nos politiques savent si bien glisser dans la torpeur estivale les plus inacceptables des mesures.
Juste dire quelques mots pour exprimer simplement ce qui motive les opposants. Que ceux qui viendront chez nous sachent que notre refus n’est que l’expression de notre amour de cette terre. Ces quelques mots, je vous les offre.
Notre pays
Pays de pierre d’eau et de vent
La brume qui joue avec l’horizon
Pays de lumière de silence
Ce silence qui nous raconte notre histoire
Histoire gravée dans la pudeur des grottes
Et qui nous dit nos origines comme notre devenir
Dessins tremblants qui nous rappellent
que nous sommes mortels
Destinés à rejoindre le sable
Pays ou le temps sculpte la pierre
comme il dessine nos rides
Pays où nous avions le temps d’espérer
Le temps de vivre
Pays du bonheur d’être
Qu’ils soient maudits ceux qui aspirent le sang
de notre terre
Qui accélèrent la pendule
Jusqu’à n’avoir même plus le temps de jouir
De ce qu’ils nous ont volé
Qu’ils soient maudits ceux qui tuent l’avenir
Brisent les rêves
Souillent notre terre de lumière
Et brûlent nos racines.