GAZ DE SCHISTE ou comment la fracturation pneumatique va se substituer à la fracturation hydraulique...
Les récentes déclarations sur les gaz de schiste du président et de Montebourg s’éclairent d’un jour nouveau. La porte entrebâillée va peut-être pouvoir s’ouvrir. Nous allons mesurer combien la loi de 2011 était une loi scélérate inspirée par les lobbys gaziers et votée complaisamment par l’assemblée d’alors en nous expliquant qu’elle nous protégeait.
Ce qui me permet de dire ça ? Très simple : la loi protège de la fracturation hydraulique. Supprimons la fracturation hydraulique et la loi n’est plus opérante.
Et la fracturation hydraulique va disparaître.
Une technique d’exploitation propre du gaz de schiste est en vue.
La société Chimera Energy Corp a mis au point une technologie qui pourrait débloquer les choses en Europe en matière d’exploitation des gaz de schiste. Cette nouvelle technique permet d’extraire l’huile de schiste sans utiliser la fracturation hydraulique, c’est à dire sans les produits chimiques ajoutés à l’eau qui sont reprochés à la méthode actuelle. De quoi calmer nos inquiétudes sur les techniques d’exploitation ? Pas sûr …
L’extraction exothermique, voie d’avenir pour le gaz de schiste ?
La nouvelle technique d’extraction, appeléeExtraction Exothermique Non hydraulique, oufracturation sèche, n’utilise ni eau, ni explosifs, ni acides, ni solvants. Elle fait l’économie de 0,5% de produits chimiques présents dans les volumes d’eau injectés dans le sol par la fracturation hydraulique classique. Cette nouvelle technologie, développée en Chine puis au Texas, utilise au contraire des composants inertes, non toxiques et non caustiques.
Au départ, cette technique a été imaginée les forages dans les régions arctiques où l’eau utilisée pour la fracturation hydraulique gèle et se fige.
La perforation serait pneumatique et non hydraulique. Elle recourt à des gaz chauds plutôt que du liquide pour fracturer le schiste. Et le gaz en question serait l’hélium. En effet, ce serait dans la capacité qu’a l’hélium, gaz rare et inerte, d’augmenter son volume 700 fois (quand il passe du stade liquide au stade gazeux) que l’extraction exothermique trouverait sa puissance.
Le fracking sans eau
L’hélium est injecté dans le puits sous sa forme liquide puis la chaleur naturelle du sous-sol le réchauffe avec l’aide de réactions chimiques le fait passer au stade gazeux, gonflant ainsi son volume avec une grande force mécanique. Cette force est assez puissante pour fracturer la roche mère.
Pas de risque de pénurie avec cette technologie également appelée « fracking sans eau » car l’hélium est très abondant. comme nous l’explique le dossier de presse de l’industriel. Il est le second élément le plus répandu dans l’univers. L’hélium est le gaz le moins soluble dans l’eau que l’on connaisse. Ses caractéristiques chimiques permettent une extraction des gaz sans avoir besoin d’utiliser de solvants.
Cette nouvelle technologie pourrait ouvrir une nouvelle ère pour l’extraction du gaz de schiste car ce qui freine certains pays, notamment européens, est la controverse sur les problèmes de pollution.
La société Chimera Energy Corp prépare la commercialisation de sa technologie pour une exploitation à grande échelle qui, selon elle, pourrait s’appliquer aux quelque 800 000 puits existant. Ce serait au Mexique que les choses seraient les plus avancées avec le pétrolier national Pemex qui l’utilisera pour le gisement Chicontepec.
A suivre de près donc, car si une telle technique plus sûre et moins chère arrive à s’imposer, la France, particulièrement bien dotée en gaz de schiste, pourrait l’exploiter sans nuire à son environnement.