Gaz de schiste: On ne s'endort pas hein? 3 articles pour rester éveillé!.
Le gaz de mine réclame une place dans la transition énergétique
À l'origine de nombreux accidents dus à des explosions, les fameux coups de grisou, le gaz de mine, essentiellement composé de méthane, a piètre réputation. Mais dans le nord de la France, la Française de l'Énergie y capte le gaz qui continue de s'échapper de puits désaffectés, qu'elle transforme en électricité et en chaleur. Une activité pour laquelle elle a obtenu le label « énergie de récupération ». Les quatre sites opérés par la Française de l'Énergie produisent 9 MW, soit les besoins en électricité d'une ville de 40.000 habitants, qu'il vend à un tarif de rachat garanti pour un revenu de 4 millions d'euros sur 15 ans.
Avec Dalkia pour le réseau de chaleur de Béthune
Par ailleurs, la ville de Béthune a annoncé début juillet avoir choisi Dalkia pour la rénovation de son réseau de chaleur. Cette dernière lui fournira à la fois du gaz naturel, du gaz de décharge et pour 2 MW de gaz de mine fourni par la Française de l'Énergie, éligible au fonds chaleur de l'Ademe et au taux réduit de TVA à 5,5%.
Le gaz ainsi capté évitera 35% des émissions de CO2 de la ville, qui peut afficher un taux de couverture en énergies renouvelables et de récupération de 84% pour son nouveau réseau de chaleur. Signé pour 22 ans, ce contrat mixant gaz, électricité et chaleur serait selon Julien Moulin, PDG de la Française de l'Énergie, une première en Europe de l'Ouest. Au-delà des aspects environnementaux et de réduction des coûts pour la collectivité, « cela s'inscrit dans la continuité de l'histoire de ces territoires », souligne-t-il.
Le gaz du charbon lorrain inexploité
C'est en rachetant Gazonor en 2008 que la Française de l'Énergie, née d'une société australienne rapatriée en France par cet ancien expatrié à Shanghaï et d'abord baptisée EGL (European gaz limited), aujourd'hui labellisée « Jeune entreprise innovante » par BPI France, s'est implantée dans les Hauts-de-France. Mais l'entreprise est également présente en Lorraine, où elle souhaite récupérer le gaz de charbon de mines n'ayant jamais été exploitées. Pour aller chercher le gaz au cœur même du charbon, il faut procéder par différentiel de pression, ce qui a d'abord pour résultat de pomper l'eau interstitielle. Le gaz s'échappe ensuite du charbon ainsi asséché.
« Cela ne nécessite aucune injection ni fracturation hydraulique », insiste Julien Moulin. Il suffit de creuser des puits de 60 centimètres de diamètre (15 en surface) jusqu'à 700 à 1.200 mètres de profondeur. L'eau récupérée, très pure après avoir été filtrée par le charbon, peut être exploitée par des industriels, notamment pour la dilution de leurs effluents. « De la pisciculture peut même être envisagée », signale Julien Moulin.
Au moins deux permis en suspens
Les Etats-Unis et la Russie rivaux sur le marché européen du gaz
'essor continu du gaz de schiste américain va faire des Etats-Unis un exportateur net de gaz, poussant les compagnies américaines à partir à l'assaut de nouveaux marchés et à venir concurrencer la Russie dans son pré carré européen.
Les sanctions promulguées cette semaine par le président américain Donald Trump contre la Russie pourraient affecter le secteur de l'énergie, jusqu'ici laissé à l'écart des rétorsions commerciales appliquées après la crise ukrainienne.
Malgré les propos rassurants tenus ensuite par l'administration américaine, les dernières mesures décidées par Washington ont remis au centre du jeu la question de l'approvisionnement en gaz du vieux continent.
Au premier trimestre de l'année, les livraisons à l'Europe de gaz russe sont restées proches de niveaux records et ont couvert 41% de ses importations, selon un rapport de la Commission européenne.
De son côté, la production américaine de gaz naturel augmente plus vite que la consommation depuis 2005 et d'importateur, les Etats-Unis vont devenir officiellement exportateur net l'an prochain, selon un rapport du département américain de l'énergie (DoE).
- Expéditions par bateau -
Pour exporter ce gaz, les Etats-Unis ne disposaient jusqu'à l'année dernière que de gazoducs les reliant à leurs voisins canadien et surtout mexicain vers lequel ils exportent déjà largement (à l'exception que quelques navires partant ponctuellement d'Alaska).
L'an passé, la société Cheniere Energy a inauguré un premier terminal de liquéfaction du gaz à Sabine Pass en Louisiane, dans le sud des Etats-Unis.
Il permet d'exporter du gaz par méthanier et depuis qu'il a été mis en service, 13% des expéditions sont parties vers l'Europe.
Quatre autres projets sont aussi en travaux au Texas et au Maryland sur la côte est et font des Etats-Unis le pays au monde qui développe le plus ce type d'infrastructures d'après un rapport d'Energy Ventures Analysis.
"Initialement une large partie du gaz naturel américain expédié sur des navires devait prendre la direction de l'Asie" où les prix étaient plus élevés qu'en Europe mais depuis ils ont "convergé", explique Stewart Glickman analyste énergie de CFRA.
Comme les coûts de transport sont plus faibles vers l'Europe, cela a encouragé les exportations vers le vieux continent. Même en comptant le coût de la traversée de l'Atlantique, il reste compétitif par rapport à la production locale.
"Pour l'instant, les exportations sont largement allées vers la partie méditerranéenne de l'Europe mais elles commencent à augmenter plus au nord et dans la région de la Baltique", a expliqué Ira Joseph responsable du secteur gazier et de l'énergie chez S&P Global Platts.
- Concurrence supplémentaire -
Argentine: YPF, Total, BP investiront 1,15 milliard de dollars dans les schistes
UENOS AIRES (Reuters) - La compagnie pétrolière publique argentine YPF, Total, Wintershall Energia et Pan American Energy, filiale de BP, ont annoncé mardi investir conjointement 1,15 milliard de dollars (1 milliard d'euros) afin de développer la production de gaz de schiste.
Cet investissement est le plus important depuis mars dans Vaca Muerta, l'un des gisements de schistes les plus importants au monde.
Le gouvernement argentin cherche à persuader les compagnies étrangères d'investir dans ce gisement dans l'espoir de mettre un terme au déficit énergétique du pays.
Le gouvernement de la province de Neuquen, où est situé Vaca Muerta, a donné son accord pour scinder la zone d'Aguada Pichana en deux parties, selon un communiqué.