Derniers billets de juin 2014
Quelques mots sur Sarkozy
De mon point de vue, il serait bien imprudent de trop vite se réjouir de la mise en examen de Sarkozy. Outre le fait qu’en droit français la mise en examen ne signifie en rien culpabilité, l’animal est bien trop rusé et avisé pour ne pas penser qu’il est susceptible de se sortir de cette nouvelle difficulté. N’oublions pas en effet que mis en examen également dans l’affaire Bettencourt, il a bénéficié d’un non lieu. Alors, imaginons un seul instant que, malgré tout le tapage médiatique de ces derniers jours, Il sorte blanchi encore une fois. Vous imaginez un peu ce qui suivrait. Sur l’air du complot, ce serait son retour tonitruant en politique, haro sur cette justice de « gauche aux ordres » et ses magistrats, applaudissement dans les rangs de l’UMP, même si certains en feraient des cauchemars, et cap sur les présidentielles 2017. Je reste persuadé, j’espère à tort, que cet homme, depuis qu’il est en politique, a réussi à constituer un réseau suffisamment solide pour que rien ne puisse l’éclabousser. Il est suffisamment entouré, dispose de soutiens là où il faut, quand il faut. Souvenez-vous cette phrase récente de Lavrilleux à propos de l’affaire Bigmallion : « ça ne remontera pas jusqu’à Sarkozy, rien ne remonte jamais jusqu’à Sarkozy… »
Pour terminer, qu’il me soit permis une petite réflexion en direction des soutiens de Sakozy qui déclarent souhaiter que celui-ci soit un justiciable comme tous les autres. Croyez-vous, bonnes gens, qu’un justiciable ordinaire peut être invité au JT de TF1 le lendemain même de sa mise en examen. Il est vrai que la chaîne de Bouygues est bien placée pour passer les plats.
Gattaz exagère...
Quand on vous dit que le patronat exagère. Alors qu’il s’impatiente au point de menacer de seretirer des négociations à venir si les chèques du gouvernement n’arrivent pas plus vite, un petit tour dans les comptes de Gattaz, l’inénarrable président du Medef laisse sans voix.
Cet homme qui n’en a jamais assez, ce défenseur jusqu’auboutiste du libéralisme mais n’hésite pas à mendier de généreux subsides à l’Etat s’arrange quelque peu avec les impôts pour ce qui concerne sa société Radiall.
On apprend en effet, qu’il a réussi, grâce à d’habiles techniques « d’optimisation fiscale » (un mot soft pour ne pas dire fraude !) à faire passer ses impôts de 25% à 3%... Rien de moins.
Voila donc ce donneur de leçons qui a bénéficié de 876 000 euros au titre du CICE qui expatrie ses bénéfices. Ce pourfendeur du coût du travail, ce défenseur du sous-smic, s’emploie à soigner l’actionnariat de Radiall.
En 2013, le groupe Radiall a réalisé un chiffre d'affaires de 25 millions d'euros, augmentation de quelques 27% sur les trois dernières années.
Cette entreprise réalise la majorité de son chiffre d’affaires en France (70%). La charge fiscale de l’entreprise se monte à seulement 202 000 euros auxquels on peut opposer le cadeau de 876 000 euros évoqué plus haut.
Pour finir, dire que le dividendes de Radiall atteignent 2,8 millions d’euros. Les actionnaires sont gâtés, et quand on sait que la famille Gattaz détient 87% des actions, on comprend mieux tous ces efforts de dissimulation.
On est bien là au cœur du scandale. Ces gens qui prônent la liberté quand il s’agit de récolter les bénéfices et se tournent vers l’Etat dès que les vents sont contraires ou qu’il s’agit de déposséder plus encore les gens modestes sont en fait les vrais parasites de cette société.
Petite pointe de pessimisme
Je regarde effaré l'inexorable dérive morale et intellectuelle de cette société. A ce propos, les réseaux sociaux sont des témoins privilégiés. Déversements de bile haineuse tous azimuts, désinformation, manipulation violence! Les vieilles peurs resurgissent, les pires remèdes sont avancés. Plus c'est grossier et plus ça marche.Il suffit au petit peuple des jeux, des joujoux technologiques et un bouc émissaire bien choisi. Ce monde est terrifiant parce que les humains sont terrifiants. Ce monde est sans espoir par ce que chacun se dit que la faute est forcément à l'autre. Je suis donc sans espoir, l'avenir est sombre, les nuages s'accumulent et chacun se dit qu'il y aura bien un vent venu d'ailleurs pour balayer tout ça. Et bien je crois que ce vent viendra, et qu'il nous balaiera impitoyablement. De n'avoir pas su être tout simplement humains, nous serons éliminés. A force de régression, nous en arriverons à notre perte. D'avoir lâchement laissé faire, le pire nous sera imposé.
Le Medef n'hésite pas à passer commande
Pour tous ceux qui douteraient encore du lobbying forcené mené par le Medef et son président en tête, cette lettre datée du 5 juin et révélée par Sylvie Guillaume qui l'a rendue publique. L’organisation patronale fait connaître ses exigences, à des élus du peules lors du dernier scrutin européen. Gattaz dicte clairement et sans complexe ses ordres aux députés européens, à qui il s’adresse comme à ses employés pour défendre ses intérêts. Nos députés sauront-ils résister, j'en doute!
Vous aurez noté la savoureuse faute d'orthographe relevée par la députée.