Dans les Hautes Pyrénées, comme partout en France, le gaz de schiste menace toujours !
e collectif Non au gaz de schiste 65 s'inquiète des dernières évolutions législatives sur l'exploitation des hydrocarbures, tandis que le permis Saint-Griède est toujours en vigueur dans les Hautes-Pyrénées.
Ces derniers mois, ils ont eu beaucoup d'espoirs déçus. Entre l'interdiction de l'exploration et de l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels, adoptée en janvier dernier à l'Assemblée nationale, puis la perspective de la loi Hulot qui devait bientôt fixer l'arrêt de la production française de pétrole et de gaz à 2040, la trentaine de membres du collectif Non au gaz de schiste 65 pensaient bien avoir gagné leur combat.
Sauf que «le premier texte, qui devait réformer le code minier, est tombé aux oubliettes car il n'a pas eu le temps d'être voté au Sénat avant la présidentielle. Et celui de Nicolas Hulot se vide petit à petit de sa substance» ( voir mon autre article), peste Maurice Dussoulier, adhérent au collectif.
À sa droite, Robert Dellerue sort des coupures de presse, datées et annotées, pour compléter le propos de son camarade au sujet de la loi proposée par le ministre de la Transition écologique et solidaire. «Elle ne va pas s'attaquer au droit tout de suite (NDLR : le détenteur d'un permis exclusif de recherche de mines a automatiquement l'autorisation de les exploiter s'il les découvre), même s'il y a une menace pour l'environnement. Et elle a déjà subi des amendements : les concessions de gaz et pétrole pourraient finalement s'étendre au-delà de 2040 si les entreprises prouvent que l'exploitation d'un gisement ne leur a pas encore offert d'atteindre l'équilibre économique… Sans oublier une correction dans le détail des techniques d'extraction des hydrocarbures autorisées.»
Il n'en fallait pas plus pour que ressurgisse le spectre du permis de Saint-Griède. Depuis un an que le collectif a découvert son existence, il lutte contre ce droit obtenu par la société australienne Gas2Grid de rechercher des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux sur un territoire de 52 km2 à cheval sur les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, le Gers et les Hautes-Pyrénées. Dans notre département, 9 communes sont concernées par cette permission octroyée dès 2008 par l'État, sans que la population n'en soit informée : Madiran, Soublecause, Hagedet, Caussade-Rivière, Lascazères, Villefranque, Estirac, Sombrun et Maubourguet.
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«On est très vigilants et on veut continuer d'alerter, de parler de cette menace», affirme Michel Got. Plusieurs réunions publiques ont déjà eu lieu pour informer sur le sujet. En revanche, les lettres au ministre et à la préfète sont restées sans réponse, comme les appels à l'aide à de nombreuses personnalités politiques locales. Inquiets du futur traité Ceta entre la France et l'Amérique du Nord, «qui pourrait amener des évolutions sur l'exploitation des ressources», les trois hommes dénoncent «l'hypocrisie des accords sur le climat. Ce n'est que du baratin et un vernis environnemental».
Contacter le collectif : nonaugazdeschistehpy@gmail.com ou 06.16.89.56.33.
Jérôme Carrère
L'article initial ... ICI