Covid-19: « Soyez fiers d’être des amateurs »
La vérité, c’est qu’on ne sait quasiment rien sur #COVID19. Pourtant, nous subissons une logorrhée permanente, de la part de politiciens et d’éditorialistes qui se prennent pour des prix Nobel de médecine, quand certains médecins se voient comme des Prix Albert Londres.
Dans ce type de situation, au moins sait-on ce qui peut fonctionner, a minima : un système de santé digne de ce nom et une protection des personnes à risque -l’âge et les facteurs de comorbidité (hypertension artérielle, pathologies cardiaques) étant particulièrement prégnants. Or, on a détruit depuis 30 ans l’hôpital public (mais aussi la médecine libérale) et, partant, notre capacité à soigner correctement. On s’est payé de mots : « nous avons le meilleur système de santé du monde ».
Rappelons quelques chiffres #COVID19france.
L’espérance de vie devrait être, en 2020, de 85,5 ans pour les femmes et de 79,5 ans pour les hommes. 90,6% des cas ont 65 ans ou plus, l’âge médian des décès est de 84 ans, les hommes représentant 55% des décès.
D’après les dernières données disponibles, le taux de mortalité #COVID19 (le nombre de décès rapporté à la population générale) est de 0,05%, quand le taux de létalité (le nombre de décès par rapport au nombre de cas) est, lui, de 4,8%.
Le #COVID19 est « dangereux » car nous n’avons pas encore, à la différence par exemple de la grippe, de mémoire immunitaire. Ni anticorps, ni cellules cytotoxiques spécifiques du virus pour le combattre : par conséquent les plus faibles sont en première ligne, comme déjà vu.
Alors que l’OMS, maniant la litote, indique que le rôle des enfants dans la transmission de la maladie « n’est pas encore totalement identifié », une étude menée en Israël par le ministère de la Santé révèle que les enfants sont davantage susceptibles d’être contaminés par le coronavirus que les adultes.
Ainsi, 8% des 678 000 tests effectués sur des enfants de moins de 17 ans entre le 27 janvier et le 24 septembre sont revenus positifs, selon l’étude. Ce taux est supérieur de 2 % à celui des quelque 2,6 millions de tests effectués sur des adultes au cours de la même période.
Les tests sérologiques, qui recherchent des anticorps pour déterminer si une personne a déjà eu le virus, ont été encore plus rigoureux, montrant un taux de 7,1 % de positifs chez les enfants, contre 1,7 %-4,8 % chez les adultes entre le 28 juin et le 14 septembre.
Ladite étude détermine que les enfants peuvent agir comme des « super-propagateurs » étant donné que 51 à 70 % d’entre eux ne présentent aucun symptôme. Dans 17 cas suivis par le ministère de la Santé, les enfants ont réussi à infecter plus de 10 de leurs pairs.
Si on repart dans un second confinement général, avec des écoles ouvertes et des enfants confiés aux grands-parents parce que les parents ne peuvent télétravailler, rien ne permet d’affirmer que ce sera efficace. Ce pourrait même être pire.
Bien sûr, l’exécutif n’a pas inventé la #Covid_19. Mais au moins aurait-il pu tirer les enseignements du printemps. Or, qu’a-t-il fait, hormis changer de Premier ministre pour des raisons uniquement politiciennes ? Il navigue à vue et semble n’avoir aucun début de commencement de stratégie.
Il convoque hier les chefs de partis, qui repartent, penauds et/ou furieux, sans rien avoir appris. Si on résume : « la situation est grave, plusieurs scénarios sont à l’étude et quand le président de la République aura tranché, le Parlement devra ensuite se prononcer ».
« Soyez fiers d’être des amateurs », avait d’ailleurs lancé Emmanuel Macron à sa majorité au mois de février, dans une espèce de one man show élyséen dont il a le secret. Mesurons la lucidité de cette sentence et ses conséquences par gros temps.