Congés payés: n'oubliez pas 36.

 

Congés payés. N'oubliez pas 36!

 

https://static.blog4ever.com/2012/01/636480/d.gifeux juillet déjà. Premiers embouteillages, les français se pressent en direction des plages. Début des vacances. Alors, qu’il me soit permis un petit rappel, pour tous ces gens qui pestent contre les mouvements sociaux, qui sont gênés par telle ou telle grève, qui accusent les syndicats des pires maux.

La loi sur les congés payés, est entrée en vigueur le trente mai 1936, et a été appliquée à partir du deux juin de la même année. 1936… Je ne vous ferai pas l’affront de vous rappeler comment cette avancée a été obtenue… Certainement pas en raison de la grande bonté du patronat d’alors…

Avant cette loi, lorsque le patron prenait des congés, il fermait l'entreprise et plaçait son personnel en chômage technique sans salaire. Avec cette loi, ceux qui comptent un an dans l'entreprise (du 1er juin de l'année précédente), obtiennent automatiquement les congés payés. Beaucoup d’ouvriers vont pouvoir prendre les premières vacances de leur vie.

Mais, ne pensez pas que cela se fait avec l’assentiment des patrons d’alors. La Fédération des Industries par exemple publie des pleines pages dans la presse contre cette loi « communiste », qui, selon ses mots, marque « le début d'une catastrophe économique sans précédent pour la France. Les congés payés feront plus de dégâts à l'industrie et l'artisanat que les destructions de la Grande Guerre. Dans trois ans, la France sera ruinée ! ». On ne peut pas imaginer plus agressif et alarmiste.

Le Comité des Forges dans le Figaro (déjà dans le bon camp !) va même jusqu’à dire : « Nous devons tourner nos regards vers l'Allemagne de Monsieur Hitler, vers l'Italie de Mussolini pour voir comment il faut traiter la question sociale. »

Chacun sait qu’en effet, trois ans plus tard, la France était ruinée, à genoux, mais ce n’étaient pas les congés payés qui étaient responsables mais Hitler et Mussolini, eux qui fascinaient tant le Comité des forges et tant d’autres.

Donc, chers concitoyens, sous votre parasol ou devant un apéritif bien frais, ayez une petite pensée pour celles et ceux qui ont fait votre histoire.

 



08/07/2016
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