Comment Mittal gagne de l'argent en fermant ses usines.
Quand les hauts fourneaux cessent de fonctionner, les ouvriers sont à la rue. Mr Mittal lui continue à empocher des l’argent. Comment ? Par le truchement du marché carbone ! En effet, les droits à polluer alloués gratuitement par le gouvernement français au site de Florange sont restés les mêmes que le site soit en activité ou non. Les allocations ne baissent pas sauf fermeture définitive d’une installation ou réduction drastique de l’activité. Elles ne varient pas d’un centime en cas de fermeture partielle.
Chaque année depuis 2008, Arcelor Mittal a reçu l’autorisation d’envoyer dans l’atmosphère 4 millions de tonnes d’équivalent CO2 à Florange. La première année, la société a bien utilisé – et même légèrement dépassé – les quotas alloués. Mais en 2009, elle n’en a émis que 1,7 million, en 2010, 3,1 et en 2011, 2,5. A chaque fois, elle a empoché la différence.
Et ces tonnes de CO2 ont un prix. Sur le marché, à la fin du mois de décembre 2012, la tonne s’échangeait à 6,4 euros. Ainsi, si Arcelor Mittal revendait ces surplus accumulés entre 2009 et 2011, elle pourrait empocher quelques 30,7 millions d’euros, ceci rien que pour Florange. Plus intéressant encore, il en est de même pour toutes les installations d’Arcelor.
Au total, la somme des quotas accumulés à travers toute l’Europe constituent un énorme trésor de guerre. Mittal est parvenu à cumuler des tonnes de surplus de CO2 non émis. Entre 2008 et 2011, il a reçu 352 millions de tonnes de CO2, selon les statistiques de Sandbag, une ONG britannique. Il en a émis 228. Reste 123 millions de tonnes qui équivalent de 1,58 milliard d’euros si l’industriel décidait de tout revendre aujourd’hui sur le marché.
Tout le monde n’est pas perdant dans tous ces marchés qu’on peut qualifier de marchés de dupes. Et ceux qui s’en sortent devinez…