Ce n'est pas du désespoir, mais ça y ressemble
i on y regarde d'un peu plus près, facebook ne sert à rien, twitter ne sert à rien, les réseaux en général ne servent à rien, pas plus que mon blog ou le votre, moi non plus je ne sers à rien.
On est tous là, zappeurs forcenés d'infos, virtuoses de la molette qui fait défiler nos écrans. Nouvelles en vrac qui roulent de haut en bas et ne nous arrêtent que rarement pour peu que le titre nous interpelle. Mais nous n'avons pas le temps, nous n'avons pas la volonté surtout d'aller plus loin.
Illusion du partage d'infos, nous sommes uniquement des bouffeurs de titres! Le quotidien dans toute son horreur, l'expression de nos indignations, parfois de notre colère, et après?
Nous sommes de ce monde, dans ce monde, et s'il va mal, nous en sommes également responsables. Oh nous essayons bien de temps en temps d'exprimer notre rage, notre désespoir, mais au fond, au bout de la course, qu'avons-nous fait? Ou que n'avons-nous pas fait.
Nous nous répétons chaque jour que nous allons droit dans le mur, mais qui appuie sur le frein? Que faisons-nous à titre individuel pour infléchir la courbe mortifère. Nous pleurons sur la petite mémé assassinée, sur les enfants palestiniens lâchement exécutés par l'état terroriste d'Israël, sur la disparition des abeilles et des oiseaux de nos jardins, sur la politique injuste et discriminante de notre Macron national, et alors?
Nombreux sont ceux qui pestent contre les grèves menées par quelques uns qui ont encore la volonté et le courage de ne pas abdiquer, ce président au service des puissants conserve encore des soutiens, ceux qui fuient la misère et la violence chez eux ne sont toujours pas les bienvenus, nous sommes un peuple, j'allais dire une inhumanité qui ne regarde pas plus loin que l'écran de son smartphone et qui ne craint qu'une chose: perdre le petit peu qu'il lui reste encore.
Nous sommes un peuple mesquin, sensible aux raccourcis les plus réducteurs. Vous savez, tous ces adeptes du "c'est la faute à". Oh ils sont nombreux les boucs émissaires, nombreux et commodes quand ils tiennent les vrais nantis, les vrais responsables loin de la vindicte! C'est la faute au RSA, au migrant, au musulman, au juif, au fonctionnaire, au chômeur indemnisé, au retraité qui a l'outrecuidance de prétendre profiter d'un repos et d'un petit confort bien mérités. Tous ces prétendus fraudeurs nous arrangent, ils nous sont accessibles, nous ressemblent, il est facile d'en faire les causes du mal être général. Que les patrons français soient devenus dans le monde ceux qui voient leur fortune croître le plus rapidement, ça nous agace bien un peu... Mais ils sont si loin! Et si bien protégés.
Dans ce monde égoïste, nous avons chacun une part de responsabilité dans le chaos actuel. Ils nous malmènent parce que nous le voulons bien.
Tant que nous attendrons tout des autres, ou d'un autre, nous n'aurons aucune chance.
Ce monde va mal parce que nous allons mal.
Alors, on peut se dire qu'en fait, il est souhaitable qu'il disparaisse!